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Nouvelle-Calédonie: la date d’un référendum fait débat dès le début des discussions avec Castex

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Nouvelle-Calédonie: la date d’un référendum fait débat dès le début des discussions avec Castex

Les premiers entretiens bilatéraux entre Jean Castex et les responsables politiques de Nouvelle-Calédonie, menés mercredi au premier jour de la semaine de discussion prévue entre indépendantistes et loyalistes, ont montré les difficultés de renouer le dialogue alors que la date même du troisième référendum sur l’indépendance fait débat.

Dès la sortie sur le perron de Matignon de la délégation d’Avenir en Confiance (AEC, droite), à l’issue de son entretien avec le Premier ministre, le sénateur LR Pierre Frogier, a déclaré qu’il ne participerait pas aux discussions de cette semaine, si le gouvernement ne définissait pas une date pour le troisième référendum d’autodétermination.

“Nous sommes mandatés pour obtenir du gouvernement, donc de l’Etat, que ce référendum ait lieu le plus tôt possible”, tandis que les indépendantistes exigent que ce référendum ait lieu le plus tard possible, a estimé le sénateur.

“Ce que j’ai indiqué au Premier ministre, c’est que dans la mesure où ce référendum n’a pas lieu le plus tôt possible, c’est-à-dire avant l’échéance présidentielle, cela voudra dire que ce gouvernement aura basculé dans le camp des indépendantistes. Il aura fait le choix de l’exigence du camp indépendantiste”.

“Dans ces conditions puisque aucune réponse ne nous est donnée pour l’instant, je ne participerai pas, pour ma part, aux différents échanges qui vont se dérouler sur le oui ou le non, parce que je considère que ça n’a pas de sens”, a-t-il ajouté.

De leur côté les membres de l’Union calédonienne (UC, indépendantiste), ont indiqué qu’ils n’avaient pas évoqué la question de la date du troisième référendum avec le Premier ministre.

“Ce que l’on souhaite c’est ce que ce soit fait en 2022, d’autant plus qu’aujourd’hui l’État a produit un document, mais il faut se laisser le temps de partager, de travailler sur ce ce document-là”, a déclaré Gilbert Tyuienon, le vice-président de l’UC.

– Etat souverain –

“Nous sommes venus pour livrer à l’État la vision de l’Union calédonienne sur la question de la sortie de l’accord de Nouméa et surtout sur les conditions de préparation de l’État souverain. Donc il y aura pas de négociations, des discussions, certes, comme toujours, du dialogue, mais pas de négociations”, a-t-il ajouté.

Pour le député Philippe Dunoyer de Calédonie ensemble (centre droit), la poursuite du dialogue est “un mantra” pour le Premier ministre, a-t-il indiqué à l’AFP à l’issue de l’entretien avec Jean Castex.

“Nous avons pu lui exposer notre proposition double: à la fois une recherche de consensus si c’est possible et à ce moment-là 2022 pour le troisième référendum, ou bien, si ce consensus ne se dégage pas, le faire en 2021 pour passer tout de suite à l’étape suivante. Ce qui de toute façon ressemble au sentiment et à l’expression du Premier ministre qui dit que quoi qu’il arrive il faudra, avec ceux qui sont là ou ceux qui ne sont pas là, toujours rechercher le dialogue”, raconte-t-il.

“Le gouvernement veut essayer de relancer le dialogue. Ce n’est pas facile et ça dépendra des acteurs et de leur capacité à sortir de leurs postures (…) pour réellement aller dans le fond des échanges”, assurait Matignon avant même l’arrivée des délégations, estimant que “probablement rien ne sera signé à l’issue de cette semaine”.

La journée s’est terminée par un dîner de travail avec les représentants des formations politiques calédoniennes du groupe “Leprédour” (5 indépendantistes – 5 loyalistes), du nom d’un îlot ou ce groupe s’était réuni pour la première fois en octobre 2020 à l’initiative de Sébastien Lecornu.

Le programme de cette semaine d’échange reprend jeudi et vendredi avec des présentations des travaux menés par les services de l’Etat pour évaluer précisément les enjeux et les conséquences des deux issues possibles lors de la prochaine consultation

Les discussions seront “plus politiques” lundi 30 mai, en format bilatéral, et mardi 1er juin en plénière.

Pour l’instant la présence du président Emmanuel Macron n’est pas prévue au programme, mais certains participants à ces discussions estiment qu’il faudrait qu’il s’implique plus dans le processus: “la parole présidentielle est une parole qui compte, c’est pour cela qu’il doit donner le cap”.

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