Nouvelles évacuations de malades d’une zone assiégée de Syrie

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Douze malades ont pu quitter une zone rebelle assiégée par le régime syrien près de Damas mercredi soir, un nombre encore très éloigné des centaines de personnes que l’ONU appelle à évacuer de cette enclave en proie à une crise humanitaire aiguë.

Le Croissant-Rouge syrien et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avaient déjà évacué dans la nuit de mardi à mercredi quatre patients dans un état critique, dont trois enfants de la Ghouta orientale. Une nouvelle évacuation de douze personnes a eu lieu mercredi, a annoncé jeudi à l’AFP la porte-parole du CICR en Syrie Ingy Sedki.

“Nous avons évacué hier (mercredi) douze malades, en majorité des enfants avec des membres de leur famille. La plupart souffrent de cancer”, a-t-elle précisé. Ils doivent rejoindre Damas, capitale de la Syrie en guerre.

Depuis le début de cette opération d’évacuations sanitaires, un total 16 malades ont pu sortir de la Ghouta orientale. Le CICR espère que les autres pourront aussi partir “prochainement”.

Au siège du Croissant-Rouge syrien à Douma, un correspondant de l’AFP a vu ce nouveau groupe de malades accompagnés de leur famille attendre mercredi soir les ambulances qui devaient les transporter.

Embarqué dans un des véhicules médicaux, Abdel Rahmane, un bébé de sept mois était endormi dans les bras de sa mère et portait un appareil d’assistance respiratoire.

Un autre ambulancier portait un bébé de moins d’un an et tentait de le faire sourire avant de le déposer dans le véhicule, selon ce correspondant.

L’ONU réclame l’évacuation de près de 500 malades. Avec les retards et blocages sur ce dossier, 16 patients sont déjà morts depuis novembre.

Quelque 400.000 habitants sont pris au piège dans la Ghouta orientale, une région à l’est de Damas assiégée depuis 2013 par les troupes du régime de Bachar al-Assad et touchée par de graves pénuries alimentaires et médicales.

Les évacuations médicales comme les livraisons d’aide humanitaire dans la Ghouta ne peuvent se faire qu’avec l’autorisation du régime syrien, qui a réussi avec l’appui militaire russe et iranien à reprendre la majorité des territoires contrôlés par les rebelles.

Selon le groupe rebelle de la Ghouta, Jaich al-Islam, un accord a été passé avec le pouvoir de Damas sur ces évacuations.

“Nous avons accepté la libération d’un nombre de prisonniers en échange de l’évacuation des cas humanitaires les plus urgents”, a-t-il précisé. Cinq ouvriers, arrêtés en mars, ont ainsi quitté la Ghouta.

Dernier fief de la rébellion près de Damas, la Ghouta fait partie des quatre “zones de désescalade” définies en mai par la Russie et l’Iran, alliés du régime, et la Turquie, soutien des rebelles pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu en Syrie. mais le régime y a récemment intensifié ses bombardements.

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