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Obama fait ses adieux à Merkel et lui passe le flambeau

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Obama fait ses adieux à Merkel et lui passe le flambeau

Barack Obama et Angela Merkel se retrouvent jeudi à Berlin pour une rencontre en forme de passage de témoin, au moment où la chancelière allemande se voit attribuer un rôle de porte-étendard des valeurs démocratiques dans le monde suite à l’élection de Donald Trump.

Au lendemain d’un discours en forme de testament politique à Athènes, où il a livré un plaidoyer pour la démocratie et une mondialisation socialement plus juste, le président américain va insister à Berlin, deuxième et dernière étape de sa tournée d’adieux européenne, sur les valeurs communes à l’Europe et aux États-Unis, selon des responsables de la Maison-Blanche.

Il devrait également tenter d’apaiser les craintes concernant l’avenir du partenariat transatlantique alors que son successeur élu proclame agir selon le principe du «America first».

À Athènes, son «message a été aussi élégant que clair: peut-être que vous tenez Trump pour fou, mais jamais un fou n’est parvenu à mettre en pièces notre système», commente l’édition en ligne du magazine Der Spiegel.

Barack Obama, 55 ans, a sinon rendu hommage ces derniers jours à la chancelière la qualifiant de sa partenaire «probablement la plus proche». Après un dîner privé mercredi soir, des entretiens officiels et une ultime conférence de presse commune vers 11h (HE) sont programmés jeudi.

Les inquiétudes suscitées par la victoire de Donald Trump devraient largement dominer.

Prenant à revers le discours antimondialisation du futur président, M. Obama et Mme Merkel ont envoyé un signal dans une tribune commune publiée dans un hebdomadaire allemand et diffusée dès mercredi soir.

Ils y défendent le lien transatlantique et le libre-échange, alors que M. Trump est tenté par le protectionnisme et l’isolationnisme. «Il n’y aura pas de retour au monde d’avant la mondialisation», y soulignent-ils, «nous sommes plus forts en travaillant ensemble».

Relation privilégiée

Après l’arrivée au pouvoir d’Obama, les deux responsables ont rapidement développé une relation étroite qui a survécu au scandale en 2013 portant sur l’espionnage du téléphone portable de la chancelière par son allié ou aux divergences sur la manière de traiter la crise de la dette en Grèce.

Mme Merkel, dont on attend la déclaration de candidature à un quatrième mandat dans les jours à venir, s’est montrée inhabituellement claire après la victoire de Donald Trump: elle lui a rappelé l’importance du respect des valeurs démocratiques et de la tolérance. Le président élu avait lui durement critiqué la chancelière durant la campagne.

Pour certains analystes, la visite d’Obama prend dès lors des allures de passage de flambeau, la dirigeante se retrouvant catapultée meilleure représentante «du monde libre» et, mais aussi défenseur de la relation transatlantique et du libre-échange, autant de messages portés jusqu’ici par Washington.

Signe du poids pris par l’Allemagne, c’est aussi à Berlin que Barack Obama fera ses adieux vendredi aux dirigeants britannique, espagnol, italien et français, Theresa May, Mariano Rajoy, Matteo Renzi et François Hollande, invités à se joindre au duo.

De l’euphorie à la méfiance

La venue à Berlin de M. Obama est pour lui chargée de symboles. C’est ici que le candidat à la Maison-Blanche à l’époque avait tenu en juillet 2008 son plus grand rassemblement électoral lors duquel il avait émis l’espoir d’un monde sans armes nucléaires devant 200 000 personnes.

Juste avant l’arrivée de M. Obama, des Allemands interrogés sur les lieux de ce discours, à la Colonne de la Victoire, ont exprimé tristesse et inquiétudes.

«C’était l’euphorie» quand Barack Obama a succédé à George W. Bush, a expliqué à l’AFP Thomas Schmidt, 54 ans. «L’atmosphère maintenant avec Trump est à la méfiance».

Pour Matthias Krah, 43 ans, la perspective de voir Donald Trump accéder au Bureau ovale est «angoissante» et peut signifier que les Européens devront «commencer à faire sans les États-Unis».

D’autres se montraient plus mitigés sur le bilan du président sortant. «Trump a fait une mauvaise impression ici durant la campagne électorale, mais au moins il ne nous décevra pas», a jugé Hannah Müller, 26 ans.

Source : AFP

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