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Océane: “En maternelle, je me faisais racketter, au collège ils m’insultaient”

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Océane: “En maternelle, je me faisais racketter, au collège ils m’insultaient”

Les chiffres ont de quoi glacer en ce jeudi qui marque la journée nationale contre le harcèlement scolaire. 700.000 élèves sont victimes de harcèlement à l’école chaque année. Et, outre les confrontations, les brimades dans la cour, les salles de classe ou les couloirs, les réseaux sociaux accroissent encore le phénomène. Le rapport victimation 2017, cité ici par Le Figaro, a montré que 18% des collégiens disent avoir été victimes d’une atteinte personnelle sur ces plateformes. 

Depuis la maternelle 

Océane, 13 ans, qui étudie à domicile depuis un an, a témoigné auprès de notre antenne. Pour elle, les choses ont dérapé très tôt: “En maternelle, je me faisais racketter et quand je suis entrée en primaire, il y avait une fille, que je ne connaissais même pas, elle avait dit à tout le monde : ‘Si vous parlez à Océane, je ne serai plus votre copine’, et du coup personne ne me parlait.”

A l’entrée en sixième, le phénomène prend une tournure plus brutale encore: “Au collège, ils m’insultaient de ‘sale pute’, ‘la chinoise’, ‘sale chinetoque’. Ça pouvait être tous les jours. Je n’en avais pas du tout parlé. Les profs ne sont pas dans la cour, enfin il y a des surveillants, mais il n’y en avait pas souvent.” “Parfois, je pleurais. Je me suis déjà mutilé les bras”, a prolongé Océane. Sa mère, Laura, s’est souvenue: “Quand ma fille me dit : ‘Maman, si tu me remets au collège, c’est que tu veux que je me suicide’. Est-ce que vous trouvez ça normal?”

Laura s’est alors sentie isolée, sans autre solution que de retirer Océane du circuit scolaire: “D’un coup, je me suis trouvée extrêmement démunie, parce que je me suis dit: ‘Mais je fais quoi? Ici, on est un peu au bout du monde et des collèges, il n’y en a pas des milliers.’ (…) La seule issue, c’est de sortir de ce système d’éducation nationale et avoir cours à domicile. Je veux que monsieur Blanquer soit conscient de la gravité de ce qu’il se passe.”

“Dire, ce n’est pas dénoncer!” 

Mercredi soir, sur RTL, Brigitte Macron a affirmé que ce sentiment d’impuissance parentale a décidé de son engagement contre le harcèlement scolaire.

Elle a ainsi signalé qu’après l’entrée de son époux à l’Elysée, elle avait “reçu beaucoup de témoignages de parents démunis face à la violence du harcèlement.” Sa carrière d’enseignante l’a également sensibilisée à cette épineuse question: “J’ai été professeure, j’ai eu affaire très souvent dans ma vie à des élèves harcelés et harceleurs”. La première dame de France s’est souvenue des symptômes qui apparaissent chez l’élève harcelé: “Un élève commence à ne plus vous parler, à baisser les yeux, ses résultats changent.”

A la racine du problème selon elle, la peur de passer pour l’auteur d’une dénonciation. “Mais dire, ce n’est pas dénoncer!” s’est-elle exclamée. 

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