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Opération des rebelles syriens dans la province d’Idleb, selon Erdogan

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Opération des rebelles syriens dans la province d’Idleb, selon Erdogan

Les rebelles syriens soutenus par Ankara ont lancé une nouvelle opération dans la province d’Idleb (nord-ouest), contrôlée en grande partie par des jihadistes de l’ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie, a annoncé samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

“Nous prenons de nouvelles mesures pour assurer la sécurité d’Idleb. Aujourd’hui, une opération sérieuse se déroule à Idleb, et elle va se poursuivre”, a déclaré M. Erdogan au cours d’un discours télévisé.

Répondant ensuite aux questions des journalistes, le chef de l’Etat turc a souligné que c’était l’Armée syrienne libre qui menait l’opération, l’armée turque n’étant “pas encore” à Idleb.

M. Erdogan a affirmé samedi que la Turquie n’abandonnerait pas les nombreux civils qui ont fui à Idleb depuis Alep, où se sont déroulés de violents combats l’année dernière.

Idleb, en grande partie contrôlée par Tahrir al-Cham, une coalition jihadiste composée essentiellement de l’ex-branche d’Al-Qaïda dans le pays, figure parmi les quatre “zones de désescalade” annoncées en mai par les alliés internationaux du régime et des rebelles, afin d’instaurer des trêves dans diverses régions de Syrie.

Le 15 septembre, la Russie et l’Iran, alliés du régime, et la Turquie, soutien des rebelles, ont annoncé qu’ils allaient déployer ensemble des forces de maintien de l’ordre à Idleb, sans toutefois fixer de date.

L’initiative doit ouvrir la voie à un cessez-le-feu durable dans le pays, ravagé par six ans de guerre qui ont fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), “les grues de l’armée turque ont commencé à enlever des parties du mur de séparation entre la Turquie et la province d’Idleb en prévision de l’offensive militaire”.

En revanche, l’OSDH affirme que l’opération n’a pas encore démarré.

– ‘Libérer Idleb’ –

L’agence progouvernementale Anadolu décrivait samedi une accumulation de commandos et véhicules militaires turcs à la frontière syrienne.

M. Erdogan a déclaré samedi que la Turquie serait en charge de la sécurité à l’intérieur d’Idleb, chef-lieu de la province du même nom, tandis que la Russie s’occuperait de l’extérieur.

La Turquie a mené entre août 2016 et mars 2017 une opération militaire dans le nord de la Syrie, baptisée “Bouclier de l’Euphrate”, afin de repousser le goupe Etat islamique (EI) et les milices kurdes qu’Ankara considère comme terroristes.

Depuis la fin de cette opération, la Turquie a affirmé à plusieurs reprises être prête à lancer une nouvelle opération militaire en Syrie, répétant qu’elle “n’autorisera pas” la création d’un “corridor terroriste” à sa frontière.

Un commandant rebelle participant à l’opération a affirmé à l’AFP sous couvert d’anonymat que “tous les groupes rebelles qui ont participé à l’opération Bouclier de l’Euphrate participent” à cette nouvelle opération.

“Il y a des milliers de combattants, et des soldats turcs participent”, a-t-il ajouté, expliquant, sans dire quand l’opération devait commencer, que l’objectif “est d’entièrement libérer Idleb de Tahrir al-Cham”.

– Mesures –

Cette annonce du président Erdogan survient une semaine après une visite du président russe Vladimir Poutine à Ankara.

La Turquie et la Russie, qui soutiennent des camps opposés en Syrie, ont mis leurs divergences de côté ces derniers mois pour tenter de parvenir à un règlement du conflit.

Lors de leur rencontre, MM. Poutine et Erdogan s’étaient accordés pour intensifier les efforts en vue de mettre en place la zone de désescalade à Idleb.

Expliquant la répartition des rôles avec Moscou, M. Erdogan a expliqué samedi que la Russie se chargeait des liaisons avec le régime de Bachar al-Assad, tandis que la Turquie avait “pris des mesures dans d’autres domaines”.

Après un calme relatif ces derniers mois, le régime de Bachar al-Assad et son allié russe ont mené plusieurs raids aériens ces dernières semaines dans la province d’Idleb, tuant notamment des dizaines de civils, selon l’OSDH.

Le ministère russe de la Défense a affirmé samedi avoir tué à l’aide de frappes aériennes quelque 120 combattants de l’EI et plus de 60 “mercenaires” étrangers en Syrie au cours de ces dernières 24 heures.

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