Attention ! Chef-d’œuvre …Connaissant la réserve du Masaï-Mara et du Tsavo, pour y avoir passé quelques temps vers 1986, dans ce film, j’ai retrouvé l’ambiance de la brousse et des soirées où la savane s’éveille au couché du soleil. Les troupeaux de buffles, de gnous et les envols des flamants roses, sont fabuleux. La chaîne de montagne qui borde la Rift Valley est omniprésente. Comme je me fous un peu des considérations humaines vu que j’ai un côté misanthrope, j’ai trouvé que Robert Redford et Meryl Streep, la meilleure actrice américaine de nos jours, ont parfaitement tenu leur rôle de premier plan “photographique” pour mettre en valeur l’Afrique vierge telle que je l’ai aimée !Maintenant, vu l’époque à laquelle est censée se dérouler l’histoire, on se doute que dans le film, nous allons nous trouver en bute à une bande de bourgeois friqués, coloniaux, plus bêtes que les cochons de Jacques Brel et que l’histoire d’amour est un simple fil rouge, rien de plus.Le Kenya aujourd’hui se désertifie. La Brousse se transforme en désert invivable et la population s’agglutine dans des bidonvilles infects aux banlieues de Nairobi et de Mompassat. De plus, le pays est de nouveau colonisé, à coup de milliards de dollars, par les Chinois qui l’achètent morceau par morceau pour en piller les dernières ressources. Vive le néolibéralisme sous couvert de communisme !En fait, je préfère la nature africaine sauvage telle que je l’ai connue, celle “d’Out of Africa” ou bien des “Mines du Roi Salomon avec Steward Granger, en 1954″.Il y a 200 ans dans ces régions-là, on vivait plus que bien de la pèche, de la chasse et même de l’élevage : c’était le temps des Empires Noirs, dignes descendants de Saba, de l’Ethiopie, du Royaume de Tombouctou. La colonisation d’abord et la mondialisation aujourd’hui, ont démoli les ressources naturelles pourtant abondantes des africains, puis, en faisant exploser leur démographie, les a poussés sans aucun espoir, à l’ultra libéralisme économique, engendrant les germes d’une mort annoncée de ce continent devenu le cadavre d’un rêve que tout le monde dépèce.”Out Of Africa” est un film de légende dans lequel les photographies de la brousse sont magnifiques en tout point. Techniquement, musicalement, visuellement il est au sommet de l’art du cinéma pur. Il filme simplement la réalité des paysages qui se trouvent dans l’objectif de la caméra grâce à des cadreurs et des éclairagistes hors de pairs. Le 70 mm Technirama ajoute encore à la beauté des images. Ce film se voit au Rex, pas sur une télévision cathodique de 36 cm … C’est un chant d’amour à un Continent englouti aujourd’hui par la rapacité de l’Humanité …