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Philippines: l’armée traque le nouveau chef potentiel de l’EI en Asie du Sud-Est

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Philippines: l’armée traque le nouveau chef potentiel de l’EI en Asie du Sud-Est

L’armée philippine traquait mardi un jihadiste malaisien considéré comme le successeur du chef du groupe Etat islamique en Asie du Sud-Est, dont la mort a été annoncée lundi par les autorités de Manille.

Après la mort d’Isnilon Hapilon, qui figurait sur la liste américaine des “terroristes les plus recherchés”, et celle d’Omar Maute, l’un des chefs du groupe extrémiste du même nom, Mahmoud Ahmad est la cible numéro un des soldats philippins qui tentent de reprendre Marawi, grande ville du sud des Philippines.

Depuis que les islamistes y ont brandi le 23 mai le drapeau noir de l’EI, les combats ont fait plus de 1.000 morts et la ville est en ruines.

Le président Rodrigo Duterte, comme les analystes, présentaient Hapilon comme “l’émir” de l’EI en Asie du Sud-Est et le principal artisan de son projet d’y décréter un califat, alors que le groupe subit des revers en Irak et en Syrie.

Chef d’Abou Sayyaf, groupe extrémiste spécialisé dans l’enlèvement crapuleux, il avait forgé une alliance avec le groupe Maute, qui a également prêté allégeance à l’EI. L’armée avait annoncé en septembre tenir pour mort le frère d’Omar, Abdoullah.

“Mahmoud demeure (…) l’une de nos cibles de haute valeur dans les opérations qui sont en train d’être menées”, a déclaré mardi le porte-parole de l’armée, le général Restituto Padilla.

Les combats se passent dans un secteur constitué de 60 à 80 bâtiments, a-t-il ajouté. “Nous nous concentrons sur l’offensive terrestre car les combats sont trop rapprochés” pour permettre des bombardements aériens.

D’après le porte-parole, entre 20 et 30 jihadistes sont toujours retranchés à Marawi, parmi lesquels jusqu’à huit étrangers. Ils détiennent toujours une vingtaine d’otages.

Pour Kumar Ramakrishna, un expert en terrorisme à Singapour, Mahmoud Ahmad, pourrait, s’il survit, devenir le meneur des jihadistes de l’EI dans le sud des Philippines.

D’après des informations de presse, Ahmad, qui exerce en Malaisie la profession d’universitaire, était chargé de lever des fonds à l’étranger pour le financement des jihadistes et leur recrutement.

L’assaut jihadiste contre Marawi avait été déclenché par une tentative manquée des autorités pour capturer Hapilon. Les combattants avaient alors semé le chaos dans la ville, la plus grande localité musulmane des Philippines, majoritairement catholiques.

La région méridionale de Mindanao est depuis des décennies en proie à une rébellion séparatiste musulmane, qui a fait plus de 120.000 morts et condamné de nombreux habitants à vivre sous le joug de seigneurs de guerre corrompus.

Les principaux mouvements rebelles musulmans négocient la paix mais plusieurs groupes extrémistes sont apparus.

L’armée philippine, qui craint des représailles, a élevé le niveau d’alerte dans certains secteurs du sud de l’archipel.

Washington a promis de soutenir son offensive finale à Marawi.

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