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Philippines: l’ex-président Benigno Aquino décédé, deuil national

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Philippines: l’ex-président Benigno Aquino décédé, deuil national
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L’ex-président philippin Benigno Aquino, membre d’une des plus célèbres dynasties politiques asiatiques, est décédé jeudi à 61 ans.

Célibataire et catholique pratiquant, Benigno “Noynoy” Aquino, président de 2010 à 2016, était le fils de l’ancienne présidente (1986-92) Corazon Aquino et de son mari Benigno “Ninoy” Aquino, assassiné en 1983 à son retour d’exil. Tous deux étaient révérés pour avoir favorisé le rétablissement de la démocratie aux Philippines dans les années 1980 après la dictature de Ferdinand Marcos.

Le président philippin Rodrigo Duterte a décrété un deuil national de dix jours pour honorer son prédécesseur. Les drapeaux seront en berne sur tous les bâtiments officiels dans la pays et à l’étranger.

“Saisissons cette opportunité pour nous unir dans la prière et laisser de côté nos différences pour rendre hommage à un dirigeant qui a servi de son mieux le peuple philippin”, a déclaré le président Duterte dans un communiqué.

Il a rendu hommage à la famille Aquino pour avoir consacré leur vie à la cause de la démocratie”.

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Après son incinération, l’urne contenant ses cendres sera exposée au public pour un jour vendredi à l’université de Manille dont Aquino était diplômé en économie, a précisé une porte-parole du défunt.

Benigno Aquino III “est mort paisiblement dans son sommeil”, a déclaré Pinky Aquino-Abellada, une de ses quatre soeurs. Il souffrait d’une insuffisance rénale et de diabète.

“Aucun mot ne peut être à la hauteur de notre chagrin et je ne sais pas combien de temps sera nécessaire pour accepter la réalité de sa disparition”, a déclaré Mme Abellada, depuis l’extérieur de la morgue où le corps de son frère a été emmené.

Le ministre des Affaires étrangères Teodoro Locsin a partagé sur Twitter le “chagrin que (lui) inspire la mort d’un homme dévoué”. Il a salué un homme “courageux lors d’une attaque armée, blessé lors de tirs croisés, indifférent au pouvoir et à ses pièges” qui “a dirigé notre pays avec une froideur déconcertante mais seulement parce qu’il cachait si bien ses sentiments qu’on pensait qu’il n’en avait pas”.

“C’était un homme aimable, animé par sa passion de servir notre peuple, diligent dans ses fonctions et doté d’une curiosité avide et dévorante pour le monde en général”, a déclaré le juge de la Cour suprême Marvic Leonen, ancien conseiller pour la paix du défunt.

L’ambassade des États-Unis à Manille a présenté ses “plus profondes condoléances”.

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Au cours de son mandat, Benigno Aquino III, auquel a succédé l’actuel président Rodrigo Duterte, a mené un programme de lutte contre la corruption et introduit d’importantes réformes économiques.

Contrairement à la majorité des habitants de ce pays catholique, ce gros fumeur est resté célibataire toute sa vie même s’il a entretenu des liaisons avec des femmes.

Il était né le 8 février 1960 dans une famille de riches propriétaires terriens très connue et engagée en politique. Il avait été blessé par des coups de feu durant l’attaque du palais présidentiel en 1987 lors d’une tentative de coup d’Etat contre sa mère devenue présidente en 1986 après la chute de Ferdinand Marcos.

Entré tardivement dans la course à la présidentielle en 2010, après avoir été parlementaire durant 12 ans, il n’a déclaré sa candidature qu’après la mort de sa mère en 2009, promettant de sortir le pays de la pauvreté tout en combattant la corruption.

Au départ, il a été raillé par ses adversaires qui le voyaient comme un candidat incompétent et sans expérience ayant eu la chance de naître dans une famille puissante.

Mais au fil de la campagne électorale, il est devenu un très bon orateur et a pris de l’assurance, se montrant particulièrement virulent à l’encontre de Gloria Arroyo, qui a dirigé les Philippines de 2001 à 2010 et dont le mandat a été entaché d’allégations de corruption massive et de fraudes électorales.

Sous la présidence de Benigno Aquino III, les Philippines ont connu une croissance économique moyenne d’un peu plus de 6% par an, soit la meilleure performance depuis les années 1970, mais la pauvreté est demeurée endémique.