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Porton Down, laboratoire à la pointe de la recherche sur les armes chimiques

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Porton Down, laboratoire à la pointe de la recherche sur les armes chimiques

Le centre militaire britannique de Porton Down, qui mènerait la recherche sur la substance utilisé dans l’empoisonnement présumé de l’ex-agent russe Sergueï Skripal et de sa fille, est un laboratoire de pointe, spécialisé dans les armes chimiques et biologiques.

Installé à quelques kilomètres de la ville Salisbury (sud-ouest de l’Angleterre), où les deux victimes sont hospitalisées dans un état critique, le centre emploie plus de 3.000 scientifiques, dispose d’un budget annuel de 500 millions de livres (558 millions d’euros) et s’étend sur près de 1.100 hectares.

Il a été créé en 1916 pour permettre initialement aux soldats britanniques de se protéger pendant la Première guerre mondiale contre certaines attaques de l’armée allemande, qui avait recours au gaz moutarde, au chlore et au phosgène, un gaz toxique.

Dans les années 1950, les chercheurs de Porton Down ont, d’après la BBC, mis au point le gaz CS, plus connu sous le nom de gaz lacrymogène, ainsi que le gaz innervant VX, dont certains médias britanniques supposent qu’il a été utilisé pour empoisonner Sergueï Skripal.

Compte tenu des conventions internationales qui interdisent le recours aux armes chimiques, les recherches menées à Porton Down ont un objectif défensif. D’après le ministère britannique de la Défense, elles visent seulement à améliorer les équipements de protection des troupes ou à protéger la population.

Ces dernières années, le laboratoire a participé au programme de recherche sur le virus Ebola, et pris part à la lutte contre l’épidémie qui a frappé en Sierra Leone à partir de 2013. Il a aussi mené des recherches sur l’usage d’armes chimiques dans le conflit syrien, notamment sur le gaz sarin.

Le secret qui entoure ses travaux a alimenté de nombreuses rumeurs et des accusations contre les expérimentations menées sur des humains et des animaux. En 1999, la police avait ouvert une enquête sur des expériences qui auraient mis en danger la vie de certains soldats à leur insu.

L’enquête n’avait pas abouti, mais en 2008, le ministère de la Défense a accordé une compensation de 3 millions de livres (4 millions d’euros) à 360 anciens membres des forces armées qui affirmaient avoir servi contre leur gré de cobayes pour des essais chimiques pendant la Guerre froide. Le ministère n’avait cependant pas admis une quelconque responsabilité.

Il a par contre reconnu la mort d’un soldat, Ronald Maddison, décédé en 1953 après avoir participé à une expérimentation avec du gaz sarin.

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