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Pour les athlètes réfugiés, le combat est déjà gagné

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Pour les athlètes réfugiés, le combat est déjà gagné

Si le courage était une discipline olympique, les dix athlètes qui composent la toute première délégation olympique de réfugiés seraient les grands favoris pour la médaille d’or.

De Yusra Mardini, l’adolescente syrienne qui a traversé la Méditerranée à bord d’un canot percé, au Congolais Popole Misenga, qui est resté huit jours caché dans une forêt, enfant, pour fuir les combats, chaque athlète réfugié a vécu des cauchemars avant de toucher le rêve olympique.

Mardini, nageuse de 18 ans, s’apprête à concourir le 100 m papillon et 100 m nage libre. «C’est vraiment un honneur pour moi d’être ici», a déclaré la Syrienne samedi lors d’une conférence de presse.

Il y a moins d’un an, elle nageait pour sa survie. Lors d’un périlleux trajet vers l’île grecque de Lesbos, le moteur de l’embarcation chargée de réfugiés a lâché.

L’eau commençant à pénétrer à bord, Yusra et sa soeur ont sauté à l’eau et tiré le bateau à la nage pendant trois heures et demie jusqu’à ce que tout le monde soit sauf.

La famille de Mardini s’est depuis installée en Allemagne, où elle bénéficie du statut de réfugiée. Yusra est donc fière de représenter la Syrie, le mouvement olympique et son pays d’adoption à Rio. «Ils m’ont donné tout leur soutien pour que cela se réalise», remercie-t-elle.

La délégation des réfugiés comprend un autre nageur syrien: Rami Anis, qui a fui son pays en 2011 pour ne pas être enrôlé dans l’armée. Il vit en Belgique depuis octobre 2015, après un passage par Istanbul.

«Je suis très fier d’être ici, a déclaré Anis, 25 ans, à la presse. Mais je ressens un peu de tristesse de ne pas concourir en tant que Syrien. Nous représentons des personnes qui ont perdu leurs droits fondamentaux et font face à des injustices», estime-t-il.

Le spécialiste du papillon et du crawl décrit l’équipe de réfugiés comme un groupe «qui ne perd jamais espoir». «Nous avons des volontés de fer. Nous éprouvons de la peine, évidemment, à cause des guerres dans nos pays», relativise-t-il.

«Une lutte pour la survie»

Le judoka congolais Popole Misenga n’a quant à lui pas pu trouver les mots. Interrogé sur le message qu’il espérait faire passer à Rio, il a éclaté en sanglots.

Misenga, qui a aujourd’hui 24 ans, avait seulement 9 ans quand il a fui les combats à Kisangani. Séparé de sa famille, il s’est caché huit jours dans la jungle avant d’être secouru et emmené dans un centre pour enfants déplacés de Kinshasa.

Il a ensuite trouvé refuge au Brésil, où il est resté après les championnats du monde 2013.

«J’ai deux frères que je n’ai pas vus depuis des années. Je ne me rappelle plus de leurs visages», a-t-il déclaré samedi, en larmes.

«Je veux leur transmettre mon envie de les embrasser. Je suis ici au Brésil, en tant que participant, pour un jour pouvoir les ramener à la vie, ici, avec moi.»

Une autre réfugiée congolaise, Yolande Mabika, a marché sur les traces de son compatriote en émigrant au Brésil. «Ce n’est pas seulement un combat sportif, c’est une lutte pour la survie», insiste-t-elle.

Pour l’entraîneur Geraldo Bernardes, la question à savoir si l’un de ces athlètes réfugiés a la capacité de décrocher une médaille est sans importance. «En ralliant Rio, ils ont déjà gagné leurs médailles.»

Source : AFP

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