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Poussée de fièvre entre Hezbollah et Israël à la frontière libano-israélienne

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Poussée de fièvre entre Hezbollah et Israël à la frontière libano-israélienne
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Le Hezbollah libanais a tiré vendredi plus de 10 roquettes vers Israël qui a riposté par des frappes d’artillerie, une escalade majeure entre l’Etat hébreu et le mouvement chiite soutenu par l’Iran.

La tension est montée après les tirs d’une dizaine de roquettes, revendiqué par le Hezbollah, sur des territoires dans la région disputée du plateau du Golan occupé par Israël depuis 1967, au lendemain de frappes aériennes israéliennes sur le sud du Liban.

Israël a indiqué vendredi après ses tirs d’artillerie ne pas vouloir d'”escalade” pouvant mener à “une véritable guerre”, après que la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) a mis en garde contre “une situation très dangereuse” et appelé à un cessez-le-feu “immédiat”.

De son côté, le Hezbollah a déclaré avoir “bombardé avec des dizaines de roquettes près des positions des forces d’occupation israéliennes dans la région des fermes de Chebaa”, appellation libanaise de ce secteur.

Le mouvement chiite libanais a affirmé qu’il s’agissait d’une réponse aux frappes aériennes israéliennes la veille sur le sud du Liban, qui étaient les premières depuis 2014.

Vendredi, un correspondant de l’AFP dans le sud du Liban a constaté des tirs d’artillerie des forces israéliennes sur les fermes de Chebaa et à l’extérieur de la localité de Kfarchouba. La chaîne de télévision Al-Manar du Hezbollah a fait le même constat.

Israël a déclaré que 19 roquettes avaient été tirées, dont six ont touché le sol israélien. Trois ont manqué leur cible, tandis que les autres ont été interceptées par les défenses aériennes, selon l’Etat hébreu.

“Nous ne voulons pas d’une escalade en vue d’une véritable guerre, mais bien sûr nous sommes prêts à cela”, a déclaré à des journalistes Amnon Shefler, un porte-parole de l’armée israélienne.

– Accord quasi tacite –

L’aviation israélienne bombarde régulièrement des positions présumées du Hamas palestinien dans la bande de Gaza et mène aussi des frappes en Syrie voisine, où elle cible des positions de forces pro-iraniennes.

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Mais ces raids n’avaient pas ciblé des bastions du Hezbollah dans le sud du Liban.

Les deux camps ennemis s’étaient livrés à une guerre meurtrière de 33 jours en 2006 ayant tué 1.200 Libanais, en majorité des civils, et 160 Israéliens, pour la plupart des soldats.

Depuis, les deux camps évitent tout embrasement, en vertu d’un accord quasi tacite sur les règles de confrontation.

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Une poussée de fièvre entre les deux camps avait déjà eu lieu en 2019, lorsque le Hezbollah a pris pour cible un véhicule militaire israélien en représailles à deux attaques “israéliennes” le visant en Syrie et au Liban.

À l’époque, le mouvement chiite avait promis de répliquer à la mort de deux de ses membres lors d’un raid israélien près de Damas, accusant aussi Israël d’avoir lancé une attaque au drone dans la banlieue sud de Beyrouth, son principal bastion dans la capitale libanaise.

– Confiscation du lance-roquettes –

Fait aussi rare que surprenant, des habitants druzes du village de Hasbaya au Liban-sud ont arrêté dans la foulée de l’escalade un camion transportant un lance-roquettes à plusieurs canons utilisé lors de l’attaque du Hezbollah, a indiqué à l’AFP une source militaire.

“Une unité de l’armée (libanaise) dans le village de Chwayya a arrêté quatre personnes qui ont tiré les roquettes et a saisi le lance-roquettes”, a indiqué l’armée dans un communiqué.

Une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux montre des villageois en colère bloquant le passage du camion et accusant le Hezbollah de mettre en danger des vies civiles en lançant des roquettes à proximité de zones résidentielles.

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Cette semaine, Israël a fait assumer à l’Etat libanais la responsabilité de “toutes les actions depuis son territoire” portant atteinte “aux civils israéliens et à la souveraineté d’Israël”.

Le Liban est en proie à une crise économique et sociale sans précédent qualifiée par la Banque mondiale de l’une des pires de l’histoire depuis 1850, ainsi qu’à une instabilité politique accrue depuis un soulèvement populaire contre une classe dirigeante accusée de corruption à l’automne 2019.

Les échanges de tirs à la frontière libano-israélienne coïncident, par ailleurs, avec une recrudescence des tensions entre l’Etat hébreu et l’Iran dans la foulée d’une attaque meurtrière contre un pétrolier géré par la société d’un milliardaire israélien, en mer d’Oman.