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Premier “round” de mobilisation des taxis, auto-écoles et ambulanciers

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Premier “round” de mobilisation des taxis, auto-écoles et ambulanciers

Taxis, représentants d’auto-écoles et ambulanciers se mobilisent lundi contre la loi mobilités, plusieurs centaines de personnes manifestant à pied à Paris en fin d’après-midi, quelques heures après des opérations escargots autour de la capitale et en région pour dénoncer un texte “toxique” et “fait pour les plateformes.

Dans la matinée, Bison Futé avait comptabilisé entre 730 et 780 taxis participant aux différents cortèges sur les autoroutes de la région parisienne. Il y avait une autre centaine de véhicules, dénombrés par un journaliste de l’AFP à la Défense.

Ils ont convergé vers la capitale, devant le ministère du Travail, avant de se diriger en fin d’après-midi à pied vers l’Assemblée nationale où est examinée la loi mobilités (LOM).

Celle-ci cristallise la colère des taxis, qui craignent qu’elle remette en cause leurs prérogatives exclusives et soit “faite par et pour les plateformes”, selon l’intersyndicale (CFDT, CGT, Elite, FO, Sud).

La rapporteure de la LOM Bérangère Couillard dénonce pour sa part de “fausses informations”, rappelant que les VTC, contrairement aux taxis, ne peuvent pas emprunter les voies réservées aux bus. Un amendement à l’article 15 de la LOM a été voté la semaine dernière en commission.

Les taxis étaient près de 300 devant l’Assemblée nationale, selon un journaliste de l’AFP.

“S’ils partent dans leur délire d’uberisation, qu’ils assument et nous remboursent notre licence dans ce cas”, a pesté Karim, un des manifestants, artisan taxi à Paris depuis 2012, “venu pour défendre le métier” devant le ministère. Sa licence achetée 180.000 euros il y a 7 ans, il ne l’évalue déjà plus qu’à 120.000 euros aujourd’hui.

“Il y a 5 ans, je partais pendant 8 à 9 heures pour faire ma recette de la journée. Aujourd’hui, ça me prend 12 heures”, décrit Rachid El Baze, taxi à Paris.

– ‘Un système qui fonctionne’ –

Dans la matinée, au plus fort des perturbations, le site d’informations routières Sytadin enregistrait 415 km de bouchons en Ile-de-France à 08H46, un engorgement “inhabituel” et très supérieur à la moyenne d’environ 335 km à la même heure.

“Mercredi, Macron reçoit le PDG d’Uber. Nous, il ne répond même pas à nos courriers”, avait fulminé dans la matinée Karim Asnoun (CGT-Taxis).

Au-delà de la LOM, il demande “que les lois Thévenoud de 2014 et Grandguillaume de 2016 soient appliquées”, notamment leurs dispositions permettant le contrôle des données des plateformes.

Un constat partagé par l’ancien député Laurent Grandguillaume, rapporteur de la loi du même nom, qui a manifesté son soutien dans un tweet matinal: “Les chauffeurs de #taxis se mobilisent et ils ont raison. Une loi a été votée en 2016. Pourquoi n’est-elle pas appliquée entièrement, deux ans pour sortir certains décrets, et pourquoi vouloir la détricoter dans la #LOM ?”

Aux côtés des taxis, plusieurs collectifs d’auto-écoles et les deux principaux syndicats de la profession (CNPA et Unidec) appellent à une journée d’action conjointe pour contester la réforme à venir du permis de conduire qui doit être inscrite dans la LOM.

Henda Ben Abdessalem, porte-parole du collectif d’auto-écoles Dicfer, pointe le rapport commandé par l’exécutif à la députée LREM Françoise Dumas (LREM), dont des pistes risquent de “déréglementer un système qui fonctionne”.

Confrontée à la concurrence féroce des plateformes, nouvelles venues dans le secteur, qui pratiquent des prix d’appel alléchants, Henda Ben Abdessalem déplore des “règles (qui) ne sont pas les mêmes pour tout le monde”: “Les écoles en ligne font appel à des auto-entrepreneurs, c’est du salariat déguisé. Nous, nous n’avons pas le droit”, dit-elle.

Enfin, déjà mobilisés fin 2018 contre une réforme du financement des transports de santé, des ambulanciers étaient appelés à se joindre au mouvement par l’Association de défense des transporteurs sanitaires (ADTS).

D’autres opérations étaient également menées en France: une centaine de véhicules a participé à une opération escargot sur le périphérique de Toulouse selon la préfecture de Haute-Garonne et 35 véhicules s’apprêtaient à faire la même chose sur la rocade de Dijon, d’après la police.