Home Pure Santé Quelle différence entre insomnie transitoire et chronique ?

Quelle différence entre insomnie transitoire et chronique ?

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L’insomnie est le trouble du sommeil le plus fréquent. Il touche davantage les femmes et augmente avec l’âge. Mais certaines insomnies peuvent être transitoires et d’autres chroniques. Le point avec le Dr Joëlle Adrien, neurobiologiste à l’Inserm.

L’insomnie transitoire ne dure en général pas plus de quelques nuits et n’a pas de conséquences importantes dans la mesure où l’on récupère un sommeil normal dès que la raison de leur déclenchement s’amenuise ou disparaît. Néanmoins, dans les cas où cette insomnie est source significative d’anxiété et de handicap pour fonctionner dans la journée, elle nécessite une prise en charge médicale.

L’insomnie chronique est évoquée “lorsqu’elle se manifeste au moins 3 nuits par semaine et qu’elle dure depuis plus de trois mois” explique la neurobiologiste Joëlle Adrien, auteur de Mieux dormir et vaincre l’insomnie.

Sous cette forme, elle pose de réelles difficultés. Elle est associée à de nombreuses plaintes diurnes : malaise, fatigue et irritabilité, sensation générale de mal-être, troubles de l’attention, de la concentration…

Les symptômes de l’insomnie chronique

L’insomnie chronique peut s’accompagner d’une altération des activités sociales ou professionnelles et de la qualité de vie. Chez certains patients, des symptômes physiques tels qu’une tension musculaire, des palpitations ou des maux de tête peuvent également lui être attribués.

Et chez les personnes souffrant d’insomnies sévères, le risque d’accident du travail ou de la route, et de répercussions sur la santé (troubles cardiovasculaires, dépression) peut être augmenté.

Comment s’installe l’insomnie chronique ?

Dans un grand nombre de cas, tout part d’une insomnie occasionnelle qui a perduré malgré la disparition des causes initiales.

Ainsi, souvent au départ, l’insomnie s’est installée en réaction à un événement de vie pénible (deuil, divorce, chômage…) : on dort très peu ou très mal pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines. “Au moment de cet épisode, la plupart des gens mettent en place des statégies pour mieux dormir. Par exemple, ils vont se coucher plus tôt, refusent des sorties, restent dans leur lit pour s’efforcer de se reposer. D’autres prennent des médicaments pour fermer l’oeil. Au début, ces stratégies sont utiles, mais à long terme, ce sont des habitudes qui nourrissent l’insomnie et la rendent chronique” explique le Dr Adrien.

Ne trouvant plus le sommeil rapidement ou sans médicament, l’insomniaque s’inquiète, s’angoisse, ce qui a pour effet de l’empêcher vraiment de s’endormir. “Tout ce qui renforce l’idée qu’on ne va pas bien dormir augmente l’anxiété et aggrave l’insomnie. C’est un cercle vicieux”.

Nombre d’insomnies qui se chronicisent sont, d’autre part, le signe précurseur d’un état dépressif.

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