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Qu’est-ce que le dossier médical partagé et numérique ?

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Qu’est-ce que le dossier médical partagé et numérique ?

Attendue depuis près de 15 ans, l’utilisation du dossier médical partagé est désormais généralisée à l’ensemble des Français. Ce document numérique recense les données de santé de chaque patient, afin de coordonner les soins entre les différents professionnels de santé. 

Lancé dès 2004 par Philippe Douste-Blazy à l’époque ministre de la Santé, le dossier médical partagé (DMP) est désormais un outil concret. Ce lundi 5 octobre, sa successeuse Agnès Buzyn a invité, dans l’émission Audition publique (LCP/Public Sénat/Le Figaro/AFP), tous les Français à se faire ouvrir un DPM sur Internet, chez leur pharmacien ou auprès des agents des caisses d’assurance maladie. Selon l’actuelle ministre de la Santé, la rationalisation des soins devrait entraîner des gains de temps et d’argent considérables. « Avant d’être un outil d’économies, c’est avant tout un outil de partage d’information pour faire de la meilleure médecine, c’est la sécurité des soins », a-t-elle néanmoins précisé. Mais qu’est-ce que ce fameux dossier médical partagé et numérique ?

Un carnet de santé numérique

Le DMP reprend tout simplement le carnet de santé du patient, mais de façon informatisée. L’objectif est que tous les professionnels de santé puissent accéder à ses informations, qui comprennent l’historique de soins qu’a reçu la personne les 24 derniers mois, ses antécédents médicaux (hospitalisations, pathologies, allergies), ses résultats d’examens (laboratoire d’analyses, imageries), ses traitements en cours ou encore les coordonnées de ses proches à prévenir en cas d’urgence. Toutes ces données constituent ainsi un profil médical « gratuit, confidentiel et sécurisé », explique l’Assurance maladie, qui pilote la nouvelle mouture du projet.

Le patient reste libre de choisir qui des médecins, spécialistes ou autre personnel médical pourront accéder à son dossier. Il peut aussi ajouter ou masquer certains documents. La vocation première du DMP reste cependant de mieux coordonner les soins et de favoriser la coopération entre les professionnels de santé, pour éviter les redondances inutiles d’examens et prescriptions, ou éviter les interactions médicamenteuses dangereuses. Seul le médecin traitant accédera à l’ensemble des informations, pour proposer les traitements les plus adaptés. Ainsi, l’Assurance maladie recommande particulièrement aux personnes atteintes de pathologies chroniques et aux femmes enceintes d’utiliser ce système.

40 millions de DMP d’ici à 5 ans

Depuis 2016, le DMP a déjà été testé dans neuf départements (le Bas-Rhin, la Somme, l’Indre-et-Loire, la Haute-Garonne, le Val-de-Marne, les Côtes d’Armor, le Puy-de-Dôme, le Doubs et les Pyrénées-Atlantiques). En 18 mois et jusqu’à mai 2018, plus de 550 000 carnets de santé en ligne ont été créés. Selon l’Assurance maladie, plus de 1,2 millions étaient même ouverts au début de l’été, en y ajoutant ceux de la décennie précédente. Maintenant que le système est déployé sur tout le territoire, un accord entre l’Assurance maladie et l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS) fixe l’objectif à 40 millions de DMP ouverts d’ici à 5 ans. En 2013, 83 % des Français interrogés se déclaraient favorables à son principe, selon une enquête BVA pour 01net et BFM Business.

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