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Relations Russie-États-Unis: pire sous Trump que sous Obama, dit Poutine

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Relations Russie-États-Unis: pire sous Trump que sous Obama, dit Poutine

Vladimir Poutine a estimé mercredi que les relations entre la Russie et les États-Unis s’étaient détériorées depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, au moment où les chefs de la diplomatie des deux puissances s’entretenaient à Moscou sur la Syrie.

Le secrétaire d’État américain Rex Tillerson et le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov ont discuté pendant plusieurs heures dans une résidence du ministère des Affaires étrangères avant un déjeuner de travail et une reprise des pourparlers. Une conférence de presse est attendue dans la soirée.

Le Kremlin n’a en revanche pas confirmé une rencontre entre M. Tillerson et le président russe, se contentant de parler d’une éventualité.

Interrogé par la chaîne d’informations Mir 24 sur la qualité des relations entre Washington et Moscou, Vladimir Poutine a déclaré qu’«on peut dire que le degré de confiance dans nos relations de travail, notamment dans le domaine militaire, ne s’est pas amélioré, mais qu’au contraire, il s’est dégradé».

Les deux pays sont lancés ces derniers jours dans une guerre des mots au sujet de l’attaque chimique présumée de Khan Cheikhoun et après la volte-face du président américain, qui a ordonné le premier bombardement de l’armée syrienne depuis le début du conflit il y a six ans.

La visite de M. Tillerson en Russie, la première d’un haut responsable de la nouvelle administration américaine, devait servir à jeter les bases de la «normalisation» des relations entre les deux pays promise par Donald Trump lors de sa campagne électorale.

Mais l’attaque chimique présumée et l’intervention américaine qui l’a suivie ont provoqué un nouveau regain de tensions aux accents de Guerre froide entre les deux puissances et éclipsé tous les autres dossiers.

Au début de son entretien avec le secrétaire d’État, M. Lavrov a dit vouloir comprendre «les intentions réelles» des États-Unis en matière de politique internationale, afin d’éviter une «récidive» de la frappe américaine en Syrie et de travailler à la création d’un «front commun contre le terrorisme».

«Notre ligne de conduite se base sur le droit international et non pas sur un choix du type «avec nous ou contre nous»», a déclaré le ministre.

M. Tillerson a de son côté dit souhaiter un échange «ouvert, franc et sincère», destiné à «davantage clarifier les objectifs et intérêts communs» et les «nettes différences» dans l’approche des deux pays sur les principaux dossiers.

«Provocations»

Les responsables américains s’étaient succédé mardi pour critiquer le soutien sans faille de la Russie au président syrien Bachar al-Assad.

Le secrétaire à la Défense Jim Mattis a estimé qu’il n’y avait «pas de doute» sur le fait que le régime de Damas était responsable de l’attaque chimique présumée du 4 avril, qui a fait 87 morts dans la province rebelle d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.

Vladimir Poutine a, lui, répété une nouvelle fois mardi qu’il ne voyait aucun élément prouvant la responsabilité de Damas.

La Russie se tient à une ligne mettant le régime syrien hors de cause: il faut regarder du côté des rebelles, l’armée syrienne ne disposant plus d’armes chimiques depuis le démantèlement de son arsenal sous supervision internationale.

M. Poutine a ainsi mis en garde contre des «provocations» en préparation de la part des rebelles qui utiliseraient des armes chimiques pour mettre ensuite Damas en cause.

Vote à l’ONU

Dans le même temps, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont présenté au Conseil de sécurité un nouveau projet de résolution demandant la coopération du régime syrien dans une enquête sur l’attaque chimique.

Le vote est prévu mercredi à 14h, mais la diplomatie russe a d’ores et déjà prévenu qu’elle utiliserait son droit de veto si le projet de résolution, «inacceptable» en l’état pour Moscou, n’était pas modifié.

Au-delà de la question de l’attaque de Khan Cheikhoun, M. Tillerson est porteur d’un message de fermeté des pays du G7 qui jugent que l’avenir de la Syrie doit s’écrire sans Bachar al-Assad. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a qualifié l’idée d’«absurde» et expliqué qu’un abandon du soutien russe à Bachar al-Assad reviendrait à «laisser le champ libre aux terroristes».

La visite du secrétaire d’État précède une rencontre tripartite entre M. Lavrov et les chefs de la diplomatie syrien, Walid Mouallem et iranien, Mohammad Javad Zarif, prévue à la fin de la semaine à Moscou.

La chef de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, clôturera ce ballet diplomatique en se rendant pour la première fois en Russie le 24 avril.

Source : AFP

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