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Rockwell, Janney, “Coco” et “Une femme fantastique” décrochent un Oscar

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Rockwell, Janney, “Coco” et “Une femme fantastique” décrochent un Oscar

Les acteurs Sam Rockwell pour “3 Billboards” et Allison Janney pour “Moi, Tonya” ont remporté le premier Oscar de leur carrière dimanche lors d’une soirée marquée de messages contre les violences sexuelles et la politique anti-immigration du président américain Donald Trump.

L’Oscar du meilleur second rôle masculin est revenu à Sam Rockwell pour “3 Billboards, Les panneaux de la vengeance”, du Britannique Martin McDonagh.

Il a remercié “tous ceux qui ont contribué à ‘3 Billboards’, tous ceux qui ont jamais regardé un panneau”, et rendu hommage à ses co-stars Woody Harrelson, qui rivalisait avec lui pour le même prix, et Frances McDormand, en tête des paris pour l’Oscar de la meilleure actrice.

Elle incarne une mère en colère qui loue trois panneaux publicitaires pour relancer l’enquête sur le meurtre de sa fille. Le film est favori pour l’Oscar du meilleur film tout comme “La Forme de l’eau”, du Mexicain Guillermo del Toro, fort de 13 nominations.

Son cinéaste devrait être sacré metteur en scène de l’année pour ce conte étrange sur une muette amoureuse d’une créature reptilienne captive.

Côté comédiens, Gary Oldman tient la corde grâce à son interprétation fiévreuse de Winston Churchill dans “Les heures sombres” pour l’Oscar du meilleur acteur.

– Montrer l’exemple –

Le film dépeint la bataille politique menée par le Premier ministre britannique pour convaincre son pays de ne pas pactiser avec Hitler et de repartir à l’offensive au moment où la guerre en Europe semblait perdue face aux nazis.

“Pentagon Papers”, ode au quatrième pouvoir de Steven Spielberg, “Lady Bird”, de Greta Gerwig, “Phantom Thread”, de Paul Thomas Anderson et “Call Me by Your Name” étaient également en lice pour le prix suprême.

Rita Moreno, actrice mythique de “West Side Story”, a remis l’Oscar du meilleur film en langue étrangère au chilien “Une femme fantastique” de Sebastian Lelio, l’histoire d’une transsexuelle en deuil de son amour et qui affronte les préjugés de la société.

Il a rendu hommage à “l’inspiration” de son film, l’actrice transgenre Daniela Vega.

Le long métrage animé des studios Pixar, “Coco”, qui évoque l’aventure d’un enfant mexicain fou de musique qui voyage au Pays des morts a reçu l’Oscar du meilleur film d’animation. C’est la sixième victoire d’affilée pour le groupe Disney.

La star du basket-ball Kobe Bryant a été primée pour le court-métrage d’animation “Dear Basketball” qu’il a co-créé. Remerciant sa femme et ses enfants, cette récompense devrait faire grincer les dents les avocats de la lutte contre les violences sexuelles car le champion a été poursuivi pour viol, des accusations qui se sont soldées par un accord à l’amiable.

Dans son discours introductif, le présentateur Jimmy Kimmel a ironisé sur la statue de l’Oscar, “qui garde ses mains là où on peut les voir, il ne dit rien d’insultant et n’a pas de pénis, (…), on a besoin de plus d’hommes comme ça à Hollywood”.

Il a ajouté que le cinéma doit “montrer l’exemple” en matière de harcèlement et d’égalité entre hommes et femmes au travail.

Ces Oscars sont les premiers depuis les révélations sur Harvey Weinstein, le producteur déchu accusé d’avoir harcelé ou agressé sexuellement une centaine de femmes dont des stars comme Gwyneth Paltrow et Salma Hayek, présente au Dolby Theatre.

– Nous sommes des rêveurs –

Des révélations qui ont entraîné la chute de dizaines d’hommes puissants dans le monde, et à Hollywood celle de Kevin Spacey ou du producteur Brett Ratner entre autres.

Pique au président Trump, sa passion des tweets et sa politique anti-immigration, Kimmel a évoqué la “superbe Lupita Nyong’o. Elle est née au Mexique et a été élevée au Kenya. Et voilà l’avalanche de tweets qui va commencer depuis les toilettes présidentielles”.

La comédienne oscarisée pour “Twelve Years a Slave” et à l’affiche du block-buster “Black Panther” a quant à elle déclaré sur scène, allusion aux jeunes sans-papiers surnommés les “dreamers” ou “rêveurs”: “nous sommes des rêveurs qui rêvions un jour de travailler dans le cinéma” et “les rêves sont la fondation d’Hollywood et de l’Amérique”.

En lançant la soirée, Jimmy Kimmel avait aussi raillé le fiasco de l’an dernier, quand le mauvais gagnant de l’Oscar du meilleur film (“La la land” au lieu de “Moonlight”) avait été annoncé, créant le chaos au Dolby Theater: “cette année si vous entendez votre nom ne vous levez pas trop vite, prenez quelques minutes”.

L’erreur avait été causée par une mauvaise enveloppe donnée par un employé distrait du cabinet PricewaterhouseCoopers aux présentateurs Faye Dunaway et Warren Beatty.

L’Académie a mis en place des garde-fous pour éviter une nouvelle erreur. Choix audacieux: Beatty et Dunaway devraient cette année encore remettre la statuette du meilleur film, d’après le Hollywood Reporter.

Déception pour la légendaire Agnès Varda, pionnière de la Nouvelle Vague: l’Oscar du meilleur documentaire est allé à “Icarus”, un film dénonçant le dopage des sportifs russes, et non à son film coréalisé avec JR “Visages, villages”.

Le compositeur Alexandre Desplat, peut quant à lui obtenir un deuxième Oscar pour la bande-originale de “La Forme de l’eau”.

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