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Royaume-Uni: les conservateurs de Boris Johnson s’attendent à sortir renforcés des élections locales

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Les conservateurs de Boris Johnson espèrent consolider vendredi leur percée dans le nord de l’Angleterre en ravissant un nouveau bastion aux travaillistes, à l’issue d’élections locales cruciales pour le pouvoir et l’unité du Royaume-Uni.

Après la fermeture des bureaux de vote jeudi soir, le long dépouillement a commencé, ralenti par les restrictions liées à la pandémie. Les résultats ne sont attendus que très progressivement vendredi et tout au long du week-end.

Organisé jeudi en Angleterre, en Ecosse et au Pays de Galles, un an après son report en raison de crise sanitaire, ce scrutin constituait le premier test électoral pour Boris Johnson depuis sa victoire écrasante aux législatives de 2019 et l’entrée en vigueur du Brexit qu’il appelait de ses voeux.

En Ecosse, où le Parlement régional est renouvelé, c’est l’avenir du pays qui se joue, les indépendantistes espérant une large victoire pour ouvrir la voie à un nouveau référendum d’autodétermination. Les résultats y sont attendus samedi.

– Hartlepool change de bord –

Les premiers à tomber vendredi matin, parmi les plus attendus, sont ceux de Hartlepool, bastion travailliste du nord-est de l’Angleterre qui pourrait basculer conservateur avec l’élection d’un nouveau député, après la démission de l’élu sortant, accusé de harcèlement sexuel.

Cette circonscription très pro-Brexit n’avait jamais voté pour les conservateurs en plus de cinquante ans. Dans l’attente des résultats officiels, un ballon géant représentant Boris Johnson, bras et pouces levés en signe de victoire, a été érigé devant le bureau de dépouillement, et le Labour se préparait à l’électrochoc de la défaite.

“Il est assez clair, en voyant les bulletins de vote, que nous ne sommes pas prêts de gagner malgré nos meilleurs efforts”, a concédé le travailliste Jim McMahon, chargé des transports au sein du parti, sur la chaîne Sky News.

Ce serait un camouflet pour le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer, et de mauvais augure avant les prochaines élections générales de 2024. En prenant la tête du parti il y a un an, il avait promis de le remettre sur les rails après sa déroute historique aux législatives de 2019 et la prise par les tories du “mur rouge” travailliste, ces régions du nord de l’Angleterre affectées par la désindustrialisation et favorables au Brexit.

“Je n’ai jamais pensé que nous franchirions la montagne en une seule année”, avait-il admis mercredi.

– Indépendance écossaise –

La cote de Boris Johnson semble bénéficier du succès de la campagne de vaccination massive contre le coronavirus, qui a remis le Royaume-Uni sur la voie de la normalité, malgré un bilan de la pandémie très lourd (plus de 127.000 morts) et plusieurs scandales, dont celui du financement de la rénovation de son appartement de fonction.

Jeudi, sur Twitter, le dirigeant avait appelé à voter pour son parti, le seul selon lui à répondre aux priorités des gens, face à l’opposition qui ne fait que “jouer à des jeux politiques”.

En tout, 48 millions d’électeurs étaient appelés à renouveler quelque 5.000 sièges dans 143 assemblées locales en Angleterre, les Parlements gallois et écossais ainsi que 13 maires, notamment dans la capitale Londres, lors du plus important scrutin local en près de cinquante ans.

En Ecosse, les indépendantistes du SNP, parti de la Première ministre Nicola Sturgeon, espèrent décrocher une majorité pour faire pression sur le gouvernement central à Londres afin de pouvoir organiser un nouveau référendum d’indépendance.

Boris Johnson s’y oppose fermement, estimant que la consultation de 2014 s’étant prononcée à 55% pour le maintien au sein du Royaume-Uni ne pouvait se produire “qu’une fois par génération”.

Les partisans d’un nouveau référendum soulignent que le Brexit, auquel les Ecossais étaient opposés à 62%, a changé la donne.

Après des mois de sondages promettant une envolée du SNP et une majorité en faveur de l’indépendance, le SNP pourrait toutefois déchanter, des enquêtes plus récentes lui prédisant une victoire moins éclatante qu’espéré.

“Ca se joue vraiment sur le fil du rasoir”, a reconnu sur Twitter Nicola Sturgeon.

A Londres, le travailliste Sadiq Khan, devenu en 2016 le premier maire musulman d’une grande capitale occidentale, est donné favori pour un second mandat face à son principal adversaire, le conservateur Shaun Bailey.

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