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Russie: Poutine se défend de vouloir écarter l’opposition pour son premier show de candidat

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Russie: Poutine se défend de vouloir écarter l’opposition pour son premier show de candidat

Vladimir Poutine s’est défendu de vouloir écarter toute opposition jeudi à l’ouverture de sa grande conférence de presse annuelle, organisée quelques jours après l’annonce de sa candidature à la présidentielle de mars.

Interrogé sur l’absence d’opposition forte, le président russe, au pouvoir depuis 18 ans, a ironisé: “Ce n’est pas à moi de les éduquer”.

“Je pense que le système politique, comme économique, doit être concurrentiel, et je vais faire en sorte de favoriser cela”, a-t-il ajouté, avant d’expliquer la faiblesse de ses opposants par les succès de sa politique économique et la nécessité pour ses concurrents de faire des propositions “réelles”.

Plus de 1.640 journalistes ont été accrédités pour ce show médiatique dont le président est friand et qui lui donne l’occasion de jongler pendant plusieurs heures entre les questions de politique étrangère, concernant l’état des routes ou sa vie privée.

De nombreux journalistes agitaient des pancartes, où l’on pouvait lire “Krasnoïarsk étouffe”, “Ukraine”, pour attirer l’attention du président, qui s’est préparé toute la journée mercredi pour répondre aux questions des journalistes.

Arrivé au pouvoir en 2000 dans un pays au pouvoir instable et à l’économie chancelante, M. Poutine est loué par nombre de ses concitoyens pour avoir été l’homme de la stabilité et d’une nouvelle prospérité, notamment grâce à une manne pétrolière.

Vladimir Poutine a expliqué qu’il se présenterait en candidat “indépendant” et non soutenu par le parti pro-Kremlin Russie Unie, disant compter sur “un large soutien des citoyens”.

Le dernier sondage du centre indépendant Levada, publié mercredi, le place d’ores et déjà en tête avec 75% d’intentions de vote, très loin devant ses rivaux menés par les indéboulonnables communiste Guennadi Ziouganov et nationaliste Vladimir Jirinovski qui se gardent bien de critiquer ouvertement le Kremlin.

Celui qui s’est imposé comme l’opposant numéro un, le libéral Alexeï Navalny, ne devrait pas pouvoir se présenter, en raison de condamnations judiciaires qu’il dénonce comme politiques, au scrutin qui devrait se tenir le 18 mars, quatre ans après l’annexion de la Crimée.

Le camp libéral sera surtout représenté par la vedette de télévision Ksenia Sobtchak mais elle n’est créditée que de 1% des voix. Elle a profité de son statut de journaliste auprès de la chaîne d’opposition Dojd pour obtenir une accréditation pour la conférence de jeudi.

– ‘Augmenter’ le niveau de vie –

Le principal défi de Vladimir Poutine sera surtout de convaincre les Russes d’aller voter lors de cette élection qui semble jouée d’avance: seuls 28% des électeurs se disent “certains” d’aller voter en mars, d’après Levada.

Depuis sa déclaration de candidature, le président russe s’est surtout montré en chef de guerre, comme un symbole d’un mandat marqué par un retour en force de la Russie sur la scène internationale, de la crise ukrainienne au conflit syrien, mais aussi d’un climat de Guerre froide avec les Occidentaux.

Lundi, il a annoncé depuis une base russe en Syrie le retrait partiel de l’armée russe du pays ravagé par la guerre, après deux ans d’intervention qui ont permis au régime de Bachar al-Assad de reprendre la main.

Après cette séquence internationale, la conférence de presse devrait recentrer l’attention sur la politique intérieure.

Dès la première question de la conférence de presse, Vladimir Poutine a été interrogé sur les raisons motivant sa candidature pour un prochain mandat: “augmenter les revenus des Russes” est sa priorité, a-t-il répondu.

La Russie sort de deux ans de récession économique causée par la chute des cours du pétrole et les sanctions occidentales, et marquée par une violente chute du pouvoir d’achat des Russes malgré les promesses sociales de 2012.

Le pays a renoué avec la croissance en 2017. Mais la reprise s’essouffle déjà et à long terme, une nouvelle dégradation de la situation démographique risque d’aggraver la tendance, d’où de fortes attentes sur ces sujets.

Autre motif d’encourager l’optimisme: l’approche du Mondial-2018 de football en Russie en juin et juillet. Mais la fête est ternie par l’humiliante suspension pour dopage institutionnalisé de la Russie des jeux Olympiques d’hiver 2018, où ses athlètes ne pourront concourir que sous bannière neutre.

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