Le pèlerinage du Grand Magal commémore l’anniversaire de l’envoi en exil, par les autorités coloniales françaises, du fondateur des mourides, Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), dit Serigne Touba.
Ce rendez-vous incontournable au Sénégal attire généralement des centaines de milliers de pèlerins qui célèbrent la mémoire de Bamba en récitant ses poèmes en priant sur sa tombe.
Dimanche, malgré de monstrueux embouteillages et l’ombre du Covid-19, les pèlerins se sont dirigés en masse vers la somptueuse Grande mosquée de Touba, ville qu’ils considèrent comme sainte.
“L’année dernière, il y avait la pandémie, il n’y avait pas eu trop de monde, mais cette année (…) l’affluence est énorme”, constate Cheikh Abdoul Ahad Mbacké, un responsable de l’organisation.
“Le Covid ne nous empêche pas de faire le Magal parce que c’est Serigne Touba qu’on voit dans tout ce qu’on fait”, explique à l’AFP Pape Amadou Latyr Faye, un fidèle mouride, il “nous a demandé de tout faire pour être un bon musulman, d’aider son prochain”.
“Nous, cette vision que nous avons, ce n’est pas d’avoir peur”, ajoute-t-il.
Mais les mourides avaient maintenu le Magal en octobre suivant, tout en obligeant les fidèles à porter le masque et à respecter les distanciations physiques.
Cette année, “nous avons constaté un relâchement des gestes barrières de la part des pèlerins”, déplore Pape Ndiaye, membre du comité d’organisation.
“Nombreux sont ceux qui viennent jusqu’ici sans avoir un masque avec eux. Les gens se disent que la pandémie est derrière nous, avec cette baisse des contaminations. Nous prions pour que ça soit le cas mais nous devons continuer à garder nos masques”, ajoute-t-il, précisant que son port est exigé dans la mosquée et que du gel antiseptique est distribué à l’entrée.
Outre son caractère religieux, le Magal a aussi une dimension politique, des hommes politiques de premier plan s’y montrant, et économique.
Le Sénégal a enregistré plus de 73.000 contaminations par le Covid-19, dont 1.855 décès.