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Snapchat: des messages éphémères et deux jeunes milliardaires

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Snapchat: des messages éphémères et deux jeunes milliardaires

Snapchat, qui devrait entrer en Bourse cette semaine, est devenue en quelques années un phénomène de société avec ses messages qui disparaissent, propulsant au passage ses cofondateurs, Evan Spiegel et Bobby Murphy, parmi les plus jeunes milliardaires de la planète.

L’histoire de l’entreprise, désormais appelée Snap, partage avec les légendes de la Silicon Valley l’emballement des investisseurs, qui l’ont estimée à quelque 20 milliards de dollars, ainsi qu’une part de controverse dans la paternité de son produit vedette, comme en leur temps Facebook ou Twitter.

Snap est toutefois basée loin de la Silicon Valley, sur la plage touristique de Venice à Los Angeles, et l’image projetée par Evan Spiegel, son patron de 26 ans, n’a rien à voir avec celle d’un «geek».

Les médias se sont étendus sur l’enfance dorée du jeune Spiegel dans le quartier chic de Pacific Palisades, ses courriels graveleux et ses énormes fêtes d’étudiant, ou encore sa célèbre fiancée, la mannequin Miranda Kerr. D’après des détails tirés des papiers du divorce de ses parents, deux avocats issus de prestigieuses universités (Harvard et Stanford), il aurait notamment expliqué à son père avoir besoin à 17 ans de près de 2000 dollars par mois pour ses dépenses courantes, et aurait joué ses parents l’un contre l’autre pour remplacer sa Cadillac par une BMW.

Lors d’une conférence en 2013 à Stanford, Evan Spiegel reconnaissait faire partie des privilégiés. «Je suis un homme jeune, blanc, éduqué. J’ai été très, très chanceux», indiquait-il, ajoutant que pour réussir, «il ne s’agissait pas de travailler dur; il fallait exploiter le système». Et d’expliquer comment des connexions familiales lui avaient permis d’assister à des cours à Stanford où intervenaient des célébrités de la Silicon Valley, et d’obtenir ainsi un emploi chez l’éditeur de logiciels Intuit.

Ses autres expériences professionnelles, éclectiques, comptent un stage chez RedBull, de l’informatique biomédicale dans un laboratoire, de l’enseignement au Cap… C’est toutefois le design qu’il avait choisi d’étudier à Stanford – pour finalement décrocher juste avant son diplôme et se consacrer à Snapchat.

Genèse controversée

Si Evan Spiegel est le visage public de Snap, Robert «Bobby» Murphy est souvent décrit comme son cerveau. Le directeur technique de Snap a 28 ans, et il est crédité pour le programme de Snapchat. Très peu de détails ont filtré sur lui, mais d’après Forbes, ses parents étaient fonctionnaires à Berkeley et sa mère originaire des Philippines.

La version officielle veut qu’Evan Spiegel et Bobby Murphy se soient liés d’amitié dans la confrérie Kappa Sigma de Stanford et aient inventé ensemble Snapchat. «Nous avons juste pensé que ça pourrait être cool de faire disparaître des photos», expliquait Evan Spiegel en 2013.

Un troisième membre de Kappa Sigma, Reggie Brown, a toutefois revendiqué la paternité de l’idée initiale, du logo en forme de fantôme et du nom original de l’application, Picaboo, intentant un procès aux deux autres pour l’avoir évincé.

Une allusion à l’affaire subsiste dans le projet d’entrée en Bourse: Snap dit avoir versé 157,4 millions de dollars en 2014 à un «individu» non identifié, pour solder un litige judiciaire sur des questions de propriété intellectuelle.

Entre-temps, Evan Spiegel et Bobby Murphy ont refusé les 3 milliards de dollars que Facebook proposait en 2013 pour racheter l’entreprise.

Forbes évalue aujourd’hui leur fortune à 4 milliards de dollars chacun. L’entrée en Bourse ne réduira pas leur contrôle sur l’entreprise: les actions proposées aux investisseurs sont sans droit de vote.

Un modèle durable?

«Picaboo» est lancé en 2011, rapidement rebaptisé Snapchat, et devient populaire d’abord dans les écoles.

L’application dépasse son premier million d’utilisateurs quotidiens en 2012, puis 50 millions en 2014 et 100 millions en 2015. Fin décembre 2016, elle émargeait à 161 millions.

Le projet d’introduction en Bourse, qui pourrait se concrétiser dès jeudi, parle toujours de «sexting» (ou «sextos»), mais pour affirmer que l’application sert «pour bien davantage». Désormais, Snap dit vouloir «réinventer la caméra» et vend aussi des lunettes.

L’entreprise affirme pouvoir générer des revenus «sains» et «durables» grâce à la publicité pour une tranche d’âge convoitée: les 18-34 ans, qui constituent la majorité des utilisateurs de Snapchat.

Elle reconnaît toutefois n’avoir aucune garantie de séduire des publics plus âgés, à commencer par ses futurs investisseurs: lors de la tournée de présentation précédant l’entrée en Bourse, certains ont émis des doutes sur ses perspectives et elle a dû prévoir une vidéo pour tout leur expliquer du fonctionnement de son application vedette.

Source : AFP

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