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Sorti de l’hôpital, Navalny peut désormais envisager son retour en Russie

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Sorti de l’hôpital, Navalny peut désormais envisager son retour en Russie

Un mois après sa prise en charge à Berlin dans un état grave à la suite d’un empoisonnement présumé au Novitchok, l’opposant russe Alexeï Navalny a été autorisé à quitter l’hôpital et peut désormais envisager de rentrer en Russie.

M. Navalny, 44 ans, est sorti mardi de l’hôpital berlinois de La Charité et son état de santé “s’est amélioré au point que les soins intensifs ont pu être interrompus”, a annoncé mercredi l’établissement de pointe.

“Au vu du déroulement du traitement à ce stade et de l’état actuel du patient, les médecins considèrent qu’un rétablissement complet est possible”, a-t-il ajouté.

Le Kremlin a réagi à la sortie de M. Navalny en affirmant qu’il était “libre” de revenir en Russie, “comme tout citoyen russe”.

Interrogée par l’AFP le 15 septembre quant à un retour de l’opposant en Russie une fois rétabli, sa porte-parole avait répondu qu'”il n’avait jamais été question d’autre chose”.

– Séances de rééducation –

Ce féroce critique du Kremlin a dans la matinée posté une photo de lui sur Instagram où il est assis sur un banc, entouré de verdure. Amaigri, les traits tirés, une casquette posée à côté de lui, il fixe l’objectif, le visage impassible.

Dans un autre message, il a annoncé avoir encore beaucoup de rééducation en perspective pour “tenir sur une jambe. Regagner complètement le contrôle de mes doigts”.

Aucune indication n’a été donnée sur l’endroit où il se trouve désormais en Allemagne. Interrogée par l’AFP, la police berlinoise n’a pas voulu confirmer “pour des raisons de sécurité”, s’il était sous protection.

“Les éventuelles conséquences à long terme de l’empoisonnement grave ne peuvent être évaluées qu’au cours de la suite du traitement”, a rappelé dans son communiqué l’hôpital de La Charité.

Victime d’un malaise au cours d’un vol en Russie le 20 août, Alexeï Navalny a d’abord été admis dans un établissement sibérien avant d’être transféré en Allemagne, où il a été conclu à un empoisonnement au Novitchok, une substance neurotoxique conçue par des spécialistes soviétiques à des fins militaires.

Selon les soutiens de M. Navalny, des traces de Novitchok ont notamment été retrouvées sur une bouteille d’eau ramassée dans sa chambre d’hôtel en Sibérie, où il était en campagne pour soutenir des candidats à des élections locales.

Plusieurs laboratoires spécialisés allemand, français et suédois ont déterminé qu’il avait bel et bien été victime d’un empoisonnement à un agent neurotoxique de type Novitchok, ce que Moscou continue de contester avec vigueur.

– Auto-empoisonnement –

Le président russe Vladimir Poutine a décrit l’opposant avec mépris lors d’un entretien avec le président français Emmanuel Macron le 14 septembre, a rapporté le quotidien Le Monde.

Le président russe aurait ainsi affirmé à propos de son opposant qu’il avait déjà simulé des malaises par le passé et commis des actes illégaux.

Vladimir Poutine a aussi justifié l’absence d’enquête officielle en Russie par le fait que Berlin et Paris n’auraient pas communiqué aux autorités russes les analyses réalisées dans leurs laboratoires.

Le dirigeant russe aurait aussi suggéré que M. Navalny avait pu absorber lui-même le poison et que le Novitchok était une “substance moins complexe qu’on ne le prétendait, même si rien ne confirmait selon lui son emploi”, a relaté le quotidien français.

L’opposant, qui dénonce la corruption présumée des élites russes, a raillé sur Instagram ces propos sur un prétendu auto-empoisonnement.

“J’ai fait cuire le Novitchok dans la cuisine, j’ai avalé le contenu de ma flasque dans l’avion et je suis tombé dans le coma”, a-t-il écrit. “Mon plan astucieux était de mourir dans un hôpital d’Omsk (en Sibérie, ndlr) où, à la morgue, l’autopsie aurait conclu +Cause de la mort : a vécu assez longtemps+”, a-t-il ironisé, ajoutant que sa “provocation avait échoué”.

M. Navalny a martelé lundi que du Novitchok avait été identifié dans son organisme et sur son corps, réclamant que Moscou lui rende les vêtements qu’il portait le jour de son empoisonnement, une “preuve vitale”.

Victimes d’un empoisonnement au Novitchok en 2018 en Angleterre, l’ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia avaient eux aussi pu être guéris au terme d’une longue hospitalisation. Ils vivent désormais cachés sous protection.

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