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Soulagement mais pas d’illusion à New York après les législatives

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Soulagement mais pas d’illusion à New York après les législatives

Au lendemain d’un scrutin aux résultats contrastés, de nombreux New-Yorkais se disaient à la fois soulagés de voir les démocrates en position de contester Donald Trump, mais sans illusion sur l’avenir politique d’un pays toujours très divisé.

Après deux ans en apnée, certains refusant même encore aujourd’hui d’accepter la victoire de Donald Trump, New York, terre démocrate, s’est réveillée mercredi de bonne humeur.

“Je suis contente”, assure Kathryn Baron, la cinquantaine, à la sortie de la gare de Grand Central à Manhattan. “Je me sens soulagée. Maintenant (que les démocrates contrôlent la Chambre des représentants), il va y avoir un équilibre, un contrôle.”

“Ca compense un peu les sensations que tout le monde a eues il y a deux ans”, dit-elle. “C’était horrible.”

Les femmes, essentiellement, saluaient le renouvellement d’une partie de la classe politique et l’émergence d’élus plus représentatifs de la population américaine et des minorités.

“C’est vraiment enthousiasmant à voir”, réagit Jordan Chin, jeune électrice de 25 ans. “C’est valorisant” pour les minorités, dit-elle.

Pour Maria Jobin-Leeds, militante de Boston, le succès de ces candidats d’un nouveau genre est, pour partie, une réaction au mépris affiché par Donald Trump et d’autres hauts responsables vis-à-vis des minorités.

“Vous pouvez supporter ça pendant un temps”, dit-elle, “mais à un moment, il faut faire quelque chose.”

– Le regard tourné vers 2020 –

Qu’ils soient démocrates ou républicains, les New-Yorkais sont néanmoins conscients qu’avec un Congrès divisé, le risque de blocage politique est important durant les deux prochaines années.

“Je ne crois pas que ça fera une grande différence”, estime, fataliste, Bill Johnson, qui ne se revendique d’aucun parti mais laisse entendre qu’il a voté Trump en 2016. “Il y avait un blocage avant et cela va continuer.”

“C’est exactement ce que j’anticipe”, abonde Brian Jones, démocrate, pour qui le seul développement majeur possible pourrait intervenir au Sénat, où les républicains ont gardé la main et sont à même de confirmer un nouveau juge à la Cour suprême.

Désormais à la tête de la Chambre des représentants, “l’opportunité existe” pour les démocrates de lancer des enquêtes parlementaires sur Donald Trump, notamment pour rechercher d’éventuels conflits d’intérêt, considère Jordan Chin.

“Je ne sais pas s’ils le feront d’entrée”, dit-elle, “mais c’est excitant, malgré tout, de voir où cela va aller.”

“La question est de savoir si les démocrates veulent perdre leur temps à cela”, prévient Brian Jones. La tentative de faire dérailler le processus de nomination du juge Brett Kavanaugh à la Cour suprême “s’est retournée contre eux”, rappelle-t-il. “Je ne suis pas sûr qu’ils veuillent repasser par là.”

Quant à une tentative de destitution, il faudrait de toutes façons en passer, au final, par le Sénat. “Donc quel est l’intérêt?”, s’interroge-t-il.

Comme beaucoup, les New-Yorkais ont déjà le regard tourné vers 2020 et la campagne présidentielle à venir. C’est “très inhabituel”, souligne Mark Anton. “Je n’ai jamais vu ça arriver si rapidement.”

Et de l’avis général, même s’il a perdu la Chambre mardi, Donald Trump est clairement en position de l’emporter, en l’absence, qui plus est, d’un rival évident à gauche.

“Il faut admettre qu’il a l’économie pour lui”, explique Brian Jones. “Si vous regardez les chiffres, c’est difficile de le critiquer.”