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Sous le sable, des microbes ?

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Quoi de plus agréable que de sentir la douceur du sable sous ses pieds ? Mais attention ! Saviez-vous que mis à part les algues et les coquillages, des micro-organismes peuplent également plages et autres étendues de sable ? Bactéries, champignons et virus y vivent et sont susceptibles de transmettre des maladies.

Pour beaucoup, la plage reste la destination numéro 1 pendant les vacances. Mais derrière ces grandes étendues de sable immaculé, se développe un écosystème unique au fil des saisons. Une récente étude publiée dans Nature, montre qu’entre 10 000 et 100 000 micro-organismes vivent sur chaque grain de sable. Bien que la grande majorité soit inoffensive, certains peuvent provoquer des maladies. C’est pourquoi il est recommandé de toujours s’allonger sur une serviette qui sera régulièrement nettoyée et de bien se laver en rentrant de la plage. Mais regardons de plus près, ce que l’on peut trouver dans le sable.

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Des parasites peuvent se glisser sous la peau

Récemment deux Canadiens ont eu leurs pieds infestés de petits vers à leur retour de vacances en république dominicaine. Ils ont contracté ce qu’on appelle des ankylostomes. Les larves infectent généralement les intestins des chats et des chiens, mais peuvent se glisser sous la peau des humains par l’intermédiaire d’un sable contaminé par des excréments d’animaux. Ces parasites se retrouvent essentiellement dans les régions tropicales.

Sur les plages où les chiens sont autorisés, on peut également retrouver le parasite Toxocara canis. Lorsque ses œufs sont ingérés par accident, survient alors ce qu’on appelle la toxocarose. C’est l’infection par un ver parasite la plus répandue. Ce ver jaune, pouvant atteindre les 18 cm de long, provoque des symptômes tels que des troubles respiratoires, de la fièvre, le grossissement du foie et de la rate, des problèmes de vision… Pourtant, le risque d’attraper ce parasite à la plage n’est pas clair. Une étude menée en France dans les années 1990 a révélé que T. canis était commun sur les plages, alors qu’une autre étude de 1984, Australienne cette fois-ci, n’a trouvé aucun œuf de T. canis dans plus de 250 échantillons de plages et de parcs. Depuis aucune autre étude n’a apporté de nouvelles données.

Le sable peut également contenir des acariens et, comme à la maison, provoquer des allergies respiratoires, des rhinites allergiques, des conjonctivites, des rougeurs ou encore des démangeaisons. Mais cela reste assez rare.

Des bactéries amenées par l’Homme et les animaux

Les bactéries pathogènes que l’on retrouve dans le sable sont apportées par les mammifères, et la contamination se fait lorsque l’on porte les mains à la bouche ou à travers une plaie. On peut par exemple retrouver des staphylocoques. Ce type de bactérie se retrouve sur notre peau, dans notre nez ou notre bouche, mais lorsqu’elle s’introduit dans l’organisme par une coupure (faite par un coquillage ou un rocher par exemple), elle peut provoquer de graves infections pouvant devenir mortelles si elles atteignent les poumons ou le système sanguin. Selon l’American Society for Microbiology (ASM), l’abondance des staphylocoques est étroitement liée au nombre de personnes qui fréquentent la plage, atteignant un sommet au milieu de l’été. Une étude de 2012, parue dans la revue Water Research, a analysé des échantillons d’eau et de sable de trois plages de Californie du Sud, retrouvant des staphylocoques dans 53 % des prélèvements. 2,7 % des staphylocoques retrouvés dans le sable seraient, en plus, résistants aux antibiotiques.

Le sable de plage peut également contenir un certain nombre de bactéries pouvant causer une gastro-entérite, ou des infections de l’estomac qui entraînent des diarrhées, des nausées et des vomissements. Une étude réalisée en 2012 et publiée dans la revue Applied and Environmental Microbiology, a analysé le sable de 53 plages californiennes. Les chercheurs ont trouvé des Escherichia coli et des Enterococcus (bactéries typiques des intestins humains). Ils ont également identifié des Salmonella et des Campylobacter, souvent responsables d’intoxications alimentaires. Une étude de 2009 montre d’ailleurs que les personnes qui s’enterrent dans le sable ou qui creusent des trous sont plus susceptibles de développer une gastro-entérite.

Des champignons et des virus, comme à la piscine !

La plage est un lieu chaud et humide, au même titre que la piscine. Et qu’attrape-t-on le plus à la piscine ? Des mycoses et des verrues ! Logiquement, des types de champignons ” dermatophytes “, responsables d’infections de la peau et des ongles ont été retrouvés sur les plages. Ils se propagent au contact d’autres personnes, d’animaux, mais aussi du sable. Des études ont montré que les plages étaient aussi des lieux de prédilection pour la prolifération des verrues. Causées par un papilloma virus, la plage comme la piscine, est pour lui l’endroit rêvé pour se développer.

Enfin, des entérovirus ont également été retrouvés dans 23 % des échantillons de sable italien analysés par des chercheurs en 2004. La présence d’entérovirus sur les plages est fortement corrélée à la présence des baigneurs, et ils se propagent principalement d’une personne à l’autre par le sable ou l’eau. En fonction du type d’entérovirus, des pathologies peuvent se développer comme la méningite, la poliomyélite, des syndromes respiratoires ou cardiaques, la maladie pieds-mains-bouche ou encore des conjonctivites aiguës.

Ainsi, sur les plages, il est important de respecter les règles d’hygiènes élémentaires tel que se laver en rentrant, avoir les mains bien propres avant de manger et ne pas laisser de déchet dans le sable. On fera également bien attention à emmener son chien sur les plages qui l’autorisent.

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