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Syrie: chaîne humaine à Idleb pour prolonger l’aide transfrontalière

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Syrie: chaîne humaine à Idleb pour prolonger l’aide transfrontalière
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Des centaines de travailleurs humanitaires en Syrie ont formé vendredi dans la province d’Idleb (nord-ouest) une chaîne humaine pour réclamer la prolongation d’un mécanisme d’aide transfrontalier géré par l’ONU, une semaine avant son expiration et un vote crucial au Conseil de sécurité.

Debout côte à côte, alignés à perte de vue le long d’une autoroute, hommes et femmes ayant parfois revêtu le dossard de leur ONG locale se sont mobilisés, brandissant des panneaux et des affiches.

L’évènement était organisé à quelques kilomètres du poste-frontière de Bab al-Hawa, utilisé par l’ONU et ses partenaires pour acheminer depuis la Turquie voisine les aides vers Idleb et les territoires du nord-ouest de la Syrie, ultime bastion jihadiste et rebelle du pays.

“L’aide humanitaire est un droit, pas un privilège”, “Le conseil de sécurité de l’ONU est-il une marionnette aux mains d’Assad?”, “La fermeture de Bab al-Hawa signifie l’arrêt des médicaments et de la nourriture pour des millions de civils”, pouvait-on lire sur certains panneaux.

Le mécanisme transfrontalier, en vigueur depuis 2014 et sauvé in extremis l’an dernier, a déjà été drastiquement réduit à un seul point d’entrée, celui de Bab al-Hawa.

Il arrive en principe à échéance le 10 juillet mais l’ONU et les Occidentaux réclament une prolongation d’une année. Un vote est attendu au Conseil de sécurité des Nations unies, où Moscou a souvent recouru à son droit de véto.

Plus de 80% de la population du nord-ouest de la Syrie dépend de ce dispositif pour sa survie, selon l’ONU. Il permet d’acheminer — sans l’aval de Damas — médicaments, nourriture, couvertures, matelas et même vaccins anti-Covid vers des territoires plongés dans la misère et échappant au régime.

Oubaïda Dandouche, un responsable de l’ONG Syria Relief & Development, indique que la chaîne humaine s’est déroulée sur plus de trois kilomètres.

Pour Wassim Bakir, coordinateur médical de l’ONG syrienne Banafsaj, l’arrêt de l’aide serait “une catastrophe humanitaire dans tous les sens du terme”.

L’an dernier, un millier de camions transportant de l’aide humanitaire ont traversé chaque mois la frontière pour soutenir 2,4 millions de personnes, selon l’ONU.

Préparé par l’Irlande et la Norvège, deux membres non permanents du Conseil de sécurité, un projet de résolution consulté par l’AFP demande le maintien pour un an de Bab al-Hawa et la réouverture de l’ancien couloir d’al-Yarubiyah. Celui-ci permettait, avant sa fermeture en 2020, d’acheminer l’aide depuis l’Irak vers les territoires kurdes du nord-est syrien.