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Syrie: la Ghouta orientale, enclave rebelle assiégée depuis 2013

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Syrie: la Ghouta orientale, enclave rebelle assiégée depuis 2013

La Ghouta orientale, où des évacuations de civils en état critique réclamées par l’ONU ont débuté mercredi, est la dernière enclave rebelle près de Damas, assiégée depuis 2013 et régulièrement bombardée par le régime.

– Bataille de Damas –

A la mi-juillet 2012, les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) lancent, depuis la Ghouta, la bataille de Damas. L’armée reprend rapidement le contrôle de la plus grande partie de la capitale après une semaine de combats. Mais des zones de sa banlieue passent sous contrôle rebelle.

Fin 2012, la périphérie de Damas se retrouve au coeur des affrontements: l’ASL a installé ses bases arrières dans la Ghouta orientale.

Cette région sera régulièrement visée par de nombreux bombardements aériens et tirs d’artillerie meurtriers, qui touchent marchés, écoles et hôpitaux. Le secteur sera totalement assiégé à partir de 2013.

– Gaz sarin –

Le 21 août 2013, des centaines de personnes dont un grand nombre d’enfants sont tuées dans une attaque chimique dans la Ghouta orientale et à Mouadamiyat al-Cham, un autre bastion de la rébellion près de Damas. L’opposition accuse le régime de Bachar al-Assad, qui dément.

Les Etats-Unis affirment avoir la “forte certitude” que le régime est responsable de l’attaque qui a fait selon eux 1.429 morts, dont 426 enfants.

Le 14 septembre, la signature d’un accord américano-russe sur le démantèlement de l’arsenal chimique de la Syrie annule in extremis des frappes envisagées par Washington et Paris pour “punir” le régime.

Deux jours plus tard, un rapport de l’ONU révèle des “preuves flagrantes” de l’utilisation de gaz sarin.

– Malnutrition –

En novembre 2016, le patron des opérations humanitaires de l’ONU Stephen O’Brien déplore l’utilisation de la “tactique cruelle” du siège, “en particulier par le gouvernement syrien”, qui y a recours pour forcer les rebelles à déposer les armes et les civils à se soumettre ou à fuir.

Les rebelles, qui ont perdu des territoires face au régime soutenu militairement par la Russie et l’Iran, se sont vus contraints de signer des accords dits de “réconciliation” par lesquels ils ont évacué avec leurs familles certaines des villes qu’ils contrôlaient.

Près de 400.000 personnes sont encore prises au piège dans la Ghouta orientale, subissant pénuries de nourriture et de médicaments. La moitié d’entre elles sont des enfants, selon l’Unicef.

Autrefois région agricole importante, la Ghouta a été ravagée par les combats. Des immeubles sont éventrés et des rues entières inhabitables. Le siège a provoqué une flambée des prix.

Fin octobre, l’ONU a condamné la “privation de nourriture délibérée de civils” comme une tactique de guerre, après la publication de photos “choquantes” d’enfants squelettiques dans la Ghouta orientale.

Fin novembre, l’Unicef a dénoncé la pire crise de malnutrition en Syrie depuis le début de la guerre en 2011, avec 11,9% des enfants de moins de cinq ans souffrant de sévère malnutrition, contre 2,1% en janvier.

L’ONU avait alors lancé un appel pour évacuer 500 malades graves, dont au moins seize sont décédés depuis.

– ‘Zone de désescalade’ bombardée –

La Ghouta orientale est censée être une “zone de désescalade”, où les belligérants s’engagent à réduire le niveau des violences. Ces zones ont été créées en vertu d’un accord entre la Russie et l’Iran, principaux soutiens du régime, et la Turquie qui appuie l’opposition.

Mais le régime a intensifié ses frappes contre cette région. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) y a recensé depuis la mi-novembre 211 civils, dont 49 enfants, tués par les bombardements.

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