Dans ses mains, un petit jouet représentant un dragon, qu'Iryna Tychenko a confectionné elle-même. Après avoir traversé la ligne de front, cette femme de 35 ans a trouvé refuge, comme d'autres déplacés ukrainiens, à Zaporijjia.
Fabriquer des peluches a aidé sa famille à garder l'esprit clair pendant les longs mois passés sous l'occupation russe, dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine.
"Ca nous a sauvé", reconnaît Natalia Nelybyna, la mère d'Iryna, âgée de 68 ans.
L'AFP a pu rencontrer la famille quelques heures après leur arrivée à Zaporijjia, ville sous contrôle ukrainien située à 250 kilomètres de leur maison.
Après trois mois de survie avec peu de nourriture et sans connexion internet et mobile, Iryna a décidé de partir avec sa mère et sa fille de 10 ans, Veronika.
Dès les premiers jours de l'invasion lancée fin février, les troupes de Moscou se sont emparées de presque toute la région de Kherson, l'une des seules grandes villes sous contrôle russe.
Les forces ukrainiennes disent mener dans cette région une lente contre-offensive destinée à reprendre Kherson, et ont ciblé à plusieurs reprises des ponts dans la zone pour briser les chaînes logistiques russes. Kiev affirme avoir repris des dizaines de villages.
"Nous appelons les gens à partir. Les opérations militaires ne peuvent pas se mener ici sans faire courir un danger aux civils", a exhorté dimanche Iaroslav Ianouchevitch, chef de l'administration régionale de Kherson, dans un centre ...