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The road to somewhere, le livre britannique qui intrigue la droite française

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The road to somewhere, le livre britannique qui intrigue la droite française

Finis les anciens clivages politiques gauche-droite. Deux ans après le Brexitl’élection de Donald Trump, et un an après l’élection d’Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, tout laisse à penser que la politique s’est réorganisée.

Dans son ouvrage The Road to Somewhere. The Populist Revolt and the Future of Politics, paru en 2017 au Royaume-Uni, le journaliste britannique David Goodhart avance une nouvelle analyse selon laquelle “les gens pouvant vivre partout” s’opposeraient désormais aux “gens ancrés quelque part”. Les “anywhere” contre les “somewhere” auraient donc remplacé la gauche et la droite d’antan.

Un ordre politique chamboulé

Pour les ténors politiques de droite, concernés par la débâcle des partis traditionnels – les partis LR et PS peinent à s’imposer en figures de l’opposition gouvernementale depuis l’élection d’Emmanuel Macron -, l’analyse mérite attention. Le journal L’Opinion ce lundi rapporte même que Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, Guillaume Peltier et Guillaume Larrivé auraient dévoré l’ouvrage pendant leurs vacances d’été.

Pour faire court, dans son livre, David Goodhart présente les “anywhere” comme une partie instruite, mobile de la population, à l’aise avec la mondialisation et avec toutes les nouveautés en général. Quant au reste de la population, les “somewhere”, ils sont eux sont bien ancrés dans un territoire et vivent en général à proximité de leurs parents. Ils sont davantage liés à un lieu et s’attachent donc à une identité forte. Les gens dits “de quelque part” sont plus réticents aux rapides changements de la mondialisation. S’estimant plus lésés, ils tendent à s’indigner contre l’intégration européenne ou encore l’immigration de masse. Pour eux, les mutations de ces dernières décennies vont trop vite.

“Ne plus subir le changement mais de le maîtriser”

La théorie fascine tellement la droite française que Les Républicains avaient invité David Goodhart à leur récente convention consacrée au thème de l’immigration. Guillaume Larrivé, député Les Républicains de l’Yonne, avait même déjeuné avec l’auteur en avril dernier, tandis que Laurent Wauquiez avait pu discuter avec lui, toujours selon L’Opinion.

“Ce livre est passionnant car il anticipe la politique de demain”, estime Guillaume Peltier, vice-président de LR et député du Loir-et-Cher. “La question n’est plus seulement de droite ou de gauche. La grande question politique, c’est de ne plus subir le changement mais de le maîtriser.”

Dans son livre que l’on pourrait traduire par La route vers quelque part, David Goodhart explique que “les gens de partout” ne sont plus convaincus par le modèle de l’Etat-nation tel que nous l’avons connu. Ils sont plus attachés à l’autonomie individuelle, la réussite ou l’émancipation de soi. De leur côté, “les gens de quelque part” sont inquiets et frustrés car ils sont, d’une certaine manière, les laissés pour compte de la mondialisation.

Objectif: comprendre “cette déconnexion”

“C’est celui qui propose l’analyse la plus détaillée, la plus construite sur la déconnexion. Et il le fait dans un registre qui n’est pas polémique. Si on ne comprend pas cette déconnexion, le fossé se creusera davantage” considère quant à lui Xavier Bertrand.

En matière de rupture avec l’ordre politique traditionnel, le président de la région Hauts-de-France en sait quelque chose, lui qui avait définitivement claqué la porte du parti Les Républicains en décembre 2017, en réaction à la victoire de Laurent Wauquiez.

Le patron des Républicains Laurent Wauquiez confie justement à L’Express: “Ce que David Goodhart dit avec beaucoup de précision, c’est qu’il n’y a pas d’un côté ceux qui sont pour l’ouverture et de l’autre ceux qui sont pour la fermeture. Personne ne veut vivre dans un lieu fermé.”

“Ce qu’on conteste, c’est la façon dont l’ouverture est conduite depuis trente ans car elle n’aboutit pas à des avancées pour notre société. C’est ce que Goodhart dit et il a bien raison” explique-t-il.

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