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Tour d’Italie: le coup de folie de Froome

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Tour d’Italie: le coup de folie de Froome

Une histoire de fou ! le Britannique Chris Froome a conduit un raid solitaire de 80 kilomètres pour gagner la 19e étape, vendredi, à Bardonecchia, et renverser le Giro.

Le quadruple vainqueur du Tour s’est emparé du maillot rose après un numéro d’une autre époque dans une étape de haute montagne. A deux jours de l’arrivée à Rome, il a pris les commandes de la course avec 40 secondes d’avance sur le Néerlandais Tom Dumoulin, vainqueur sortant du Giro.

“C’est complètement fou de vivre une étape comme ça”, a réagi Thibaut Pinot, qui a repris place sur le podium (3e à 4 min 17 sec) après les défaillances en série de cette étape-reine franchissant le colle delle Fenestre, le point le plus haut de ce Giro.

A Jafferau, Froome a précédé son “suivant”, l’Equatorien Richard Carapaz, de trois minutes. Dans sa cavalcade qui a durée près de deux heures et demie, insensée au regard de la prudence habituelle chez les candidats au podium dans les grands tours, il n’a jamais faibli. Tout juste une poignée de secondes dans la très dure ascension finale (7,2 km à 9,1 %).

Froome a attaqué sur la terre battue du col le plus haut du Giro (Fenestre), à 6 kilomètres du sommet. Il a creusé l’écart sur cette route défoncée, entre les névés, et a basculé avec 40 secondes d’avance sur le petit groupe de poursuite.

Le Britannique a accru son avance dans la descente et, surtout, dans la montée roulante vers Sestriere (2 min 40 sec), malgré la poursuite animée par Dumoulin, rien moins que le champion du monde du contre-la-montre, et Pinot. Bluffant !

– Le calvaire de Yates –

“Je n’ai jamais fait quelque chose comme ça de toute ma carrière”, a déclaré Froome dont le raid a rappelé des échappées du calibre de celles qui ont marqué l’histoire du Tour: l’Italien Claudio Chiappucci en 1992 (sur la route de Sestriere) ou, plus récemment, l’Américain Floyd Landis en 2006 (Morzine). Landis avait ensuite été déclassé pour dopage.

Derrière Froome, le groupe de poursuite a eu du mal à s’entendre. Carapaz s’est contenté de suivre, tout comme le Colombien Miguel Angel Lopez, son rival pour le maillot blanc de meilleur jeune. Dumoulin, valeureux jusqu’au bout, n’a trouvé concours à l’approche de Jafferau qu’auprès de Sébastien Reichenbach, le lieutenant suisse de Pinot.

La performance hors normes de Froome a éclipsé la défaillance complète de son compatriote Simon Yates, en tête du Giro depuis la 6e étape. Le porteur du maillot rose a été distancé très tôt, à plus de 86 kilomètres de l’arrivée, dans l’interminable ascension du Fenestre (18,5 km), bien avant la partie finale en terre.

Le calvaire de Yates (plus d’un quart d’heure perdu en 12 km) s’est prolongé jusqu’à la ligne, franchie avec un retard de l’ordre d’une quarantaine de minutes.

Autre perdant du jour, le grimpeur italien Domenico Pozzovivo a reculé de la troisième à la sixième place du classement. Le cyclisme italien, qui a perdu son champion national Fabio Aru (abandon en début d’étape), a vécu une journée noire.

Froome, vainqueur pour la deuxième fois depuis le début du Giro, aborde la 20e et avant-dernière étape en position de force. Même s’il reste trois grandes ascensions dans le val d’Aoste pour rejoindre Cervinia.

Le Britannique, qui encourt une possible suspension pour son contrôle antidopage anormal de la dernière Vuelta, n’est plus qu’à 48 heures de triompher pour la première fois dans le Giro.

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