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Travail: essoufflement en régions pour la troisième journée contre les ordonnances

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Travail: essoufflement en régions pour la troisième journée contre les ordonnances

La troisième journée contre les ordonnances à l’appel de la CGT et Solidaires montrait un essoufflement en régions, en attendant une éventuelle action plus large avec d’autres syndicats, qui pourrait être annoncée le 24 octobre.

“On est déterminés à aller jusqu’au bout”, a assuré à Marseille le leader de la CGT Philippe Martinez, qui participait dans la cité phocéenne au défilé contre la réforme du Code du travail.

Seules 20.000 personnes ont manifesté à Marseille, selon la CGT, contre 50.000 le 21 septembre et 60.000 le 12.

Ailleurs en région, les premières manifestations montraient aussi une baisse, notamment à Pau, Bayonne ou Rennes.

“C’est pas spectaculaire, et pourtant ça participe de la construction du mouvement social”, a relevé à Rennes Fabrice Le Restif, secrétaire départemental FO, qui a été de tous les défilés contre la réforme.es o

“J’espère que les gens vont se réveiller. C’est pas fini, on lâche rien”, a de son côté lancé Johann Le Saux, un cheminot CGT de 38 ans, venu battre le pavé pour dénoncer “la casse du code du travail”.

Mais l’exécutif est déjà passé à autre chose. Edouard Philippe a rappelé dans la matinée que les ordonnances “ont été signées, publiées, elles sont en vigueur”, tout en disant assumer “d’avoir des désaccords” avec les syndicats.

Le Premier ministre a d’ailleurs entamé cette semaine le deuxième volet de ses réformes, celles de l’apprentissage, de la formation professionnelle et de l’assurance chômage, qui doivent aboutir à un projet de loi en avril.

Pour la CGT et Solidaires, toutefois, pas question de tourner la page des ordonnances.

“La perspective de construction d’une mobilisation unitaire qui mette à bas ces ordonnances est toujours une priorité”, a expliqué en début de semaine Eric Beynel, porte-parole de Solidaires, après un entretien à Matignon sur les réformes de la formation professionnelle et de l’assurance chômage.

– ‘Entretenir la contestation’ –

Mais l’annonce de cette journée de mobilisation par la CGT seule d’abord, a pris de court même en interne. Des militants CGT et Solidaires auraient préféré que la confédération donne quelques jours supplémentaires de réflexion à la FSU, FO ou CFE-CGC afin qu’ils s’y associent.

“On a du mal à comprendre cet appel”, avoue un cadre de la CGT, qui craint que la journée ne “soit un échec”, une semaine après la mobilisation “en demi-teinte” pour soutenir les fonctionnaires.

La CGT avait annoncé l’appel le 9 octobre, après une réunion entre toutes les confédérations, qui ont échoué à arrêter une action unitaire.

Toutes émettent de sérieuses critiques quant aux risques que représentent certaines mesures pour le salarié, comme le plafonnement des indemnités prud’homales ou la fusion des instances représentatives du personnel, dont le décret d’application n’a toujours pas été publié.

Toutefois, elles sont très divisées sur les modalités d’action et semblent déjà, pour certaines, tournées vers le prochain volet des réformes sociales.

Une nouvelle intersyndicale, programmée le 24 octobre, pourrait donner lieu à un appel plus unitaire, éventuellement avec FO et la CFE-CGC, espèrent la CGT et Solidaires.

Paradoxalement, cette réunion est prévue dans les locaux de la CFDT, dont le secrétaire général, Laurent Berger, a maintes fois répété qu’il refusait de faire “démonstration de faiblesse” en battant le pavé contre les ordonnances, malgré les demandes insistantes d’une partie de ses militants.

L’appel de ce jeudi “permet d’entretenir la contestation. On pouvait pas attendre le 24 octobre”, explique de son côté Fabrice Angéi, membre de la direction de la CGT. Il espère que la réunion de mardi prochain permettra d'”arrêter une date pour mi-novembre”.

D’ici là, des militants de FO, de la CFDT ou de la CFTC, dont les centrales n’ont pas appelé à manifester, gonflent les troupes, comme les 12 et 21 septembre, qui ont rassemblé 223.000, puis 132.000 personnes dans toute la France, selon la police.

Treize fédérations de la CFE-CGC participeront aux manifestations à Paris et en régions pour dénoncer une réforme du travail, dont les mesures “ne créeront pas d’emplois” ni “ne renforceront la confiance et le dialogue social en entreprise”.

Côté transport, il y a peu d’incidences sur le réseau SNCF, alors que France Inter a été perturbée dans la matinée.

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