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Trump, discours en prime-time sur la bonne santé de l’économie

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Trump, discours en prime-time sur la bonne santé de l’économie

Face au Congrès réuni au grand complet, le président des Etats-Unis Donald Trump déclinera mardi soir sa vision d’une Amérique “sûre, forte et fière”, mettant en avant la bonne santé de l’économie et les records de Wall Street.

Dans la lignée d’un discours à Davos à la tonalité résolument pragmatique, le locataire de la Maison Blanche, coutumier des attaques personnelles et des sorties vindicatives, devrait s’efforcer d’adopter un ton plutôt conciliant, voire rassembleur.

“Je veux faire en sorte que notre pays dépasse les profondes divisions qui le minent depuis de très nombreuses années”, a affirmé, quelques heures avant son allocution, le président septuagénaire, régulièrement accusé d’attiser les tensions par son goût de la provocation et sa rhétorique enflammée.

“Il va parler au pays tout entier, pas seulement à ceux qui ont voté pour lui”, assurait de son côté Raj Shah, porte-parole de la Maison Blanche.

En toile de fond de cette allocution, prévue à 21H00 (02H00 GMT) dans l’hémicycle de la Chambre des représentants, se dresse l’enquête russe qui fait peser une ombre menaçante sur la présidence de l’homme d’affaires de New York.

Symboliquement, même si ce rendez-vous annuel très prisé du tout-Washington a perdu son effet “mobilisateur” de jadis, il reste le meilleur moment qui soit pour prendre de la hauteur.

Politiquement, Donald Trump, au plus bas dans les sondages dans un pays profondément divisé, a besoin d’esquisser des pistes de compromis avec les démocrates s’il veut étoffer son bilan législatif.

Au-delà de la mise en avant de chiffres de croissance encourageants (2,3% en 2017 contre 1,5% en 2016), le président républicain, chantre de la dérégulation, n’a de cesse de souligner, tweets après tweets, que la Bourse bat records sur records.

– Les ‘Dreamers’ en nombre –

“Merci, Obama: voilà deux mots que nous n’entendrons pas ce soir dans la bouche du président Trump sur l’économie”, a ironisé par avance Chuck Schumer, chef de file des démocrates au Sénat.

Le discours devrait raviver un débat récurrent sur la part qui doit être attribuée à Donald Trump dans la vigueur actuelle de l’économie. Si la solidité des créations d’emplois reflète en partie les acquis de l?administration Obama, elle est aussi liée à la hausse – réelle, tangible – du moral des ménages et des entrepreneurs depuis l’arrivée au pouvoir du magnat de l’immobilier.

L’immigration devrait aussi figurer en bonne place dans ce discours auquel assisteront un nombre record de “Dreamers”, ces “rêveurs” entrés illégalement sur sol américain avec leurs parents lorsqu’ils étaient encore mineurs. Certains élus démocrates ont prévu de porter une image de papillon, symbole de la richesse des migrations.

“Pendant des années et des années, ils ont parlé d’immigration et n’ont rien fait. Nous allons y arriver, j’espère”, a souligné lundi Donald Trump, en quête d’un compromis.

Mais les débats s’annoncent âpres. L’administration Trump a évoqué une voie d’accès à la citoyenneté pour 1,8 million de sans-papiers si ses adversaires acceptent de débloquer 25 milliards de dollars pour la plus emblématique de ses promesses de campagne: la construction d’un mur à la frontière du Mexique.

– Un Kennedy à la riposte –

Les invités de Donald et Melania Trump seront, suivant la tradition, observés avec attention. Cette dernière, qui fera son retour dans la lumière après avoir fait l’impasse sur Davos et une mystérieuse escapade à Mar-a-Lago, a salué dans un tweet “les héros qui ont servi notre pays, les familles qui ont souffert, les citoyens qui ont épousé le rêve américain”.

Parmi eux, les parents de Nisa Mickens et Kayla Cuevas, deux filles assassinées par le gang d’origine salvadorienne MS-13, dont le président cite régulièrement la cruauté pour justifier sa politique de fermeté aux frontières.

Dans une soirée chargée en symboles, certaines élues ont aussi prévu de s’habiller de noir en solidarité avec les femmes victimes de harcèlement sexuel.

C’est un jeune Congressman au nom chargé d’histoire, Joseph Kennedy III, 37 ans, petit-fils de Robert Kennedy et petit-neveu de l’ancien président John F. Kennedy, qui prononcera la réponse des démocrates au discours présidentiel.

Il sera concurrencé par le sénateur Bernie Sanders, blanchi sous le harnais, qui a promis de livrer ses réactions en temps réel. Candidat malheureux à la primaire démocrate, “Bernie”, 76 ans, entend bien faire encore entendre sa petite musique.

A ceux qui prédisent un “tournant” ou un “nouveau chapitre” de la présidence Trump, nombre d’observateurs rappellent que si, il y a un an, son premier discours devant le Congrès avait été salué pour sa tonalité “présidentielle”, la rupture n’avait été que de courte durée.

Quelques jours plus tard, le milliardaire accusait dans une salve de tweets d’une extrême virulence son prédécesseur Barack Obama de l’avoir placé sur écoutes. Des accusations qui n’ont jamais été corroborées par le moindre élément concret ou par les agences de renseignement.

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