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Trump et les républicains lancent leur projet de baisse d’impôts

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Trump et les républicains lancent leur projet de baisse d’impôts

Donald Trump et sa majorité républicaine du Congrès ont donné mercredi le coup d’envoi d’intenses débats pour réformer la fiscalité et baisser les impôts, priorité absolue après l’échec de la réforme de la couverture maladie.

Attendu depuis des mois, le projet républicain a enfin été dévoilé mercredi dans ses grandes lignes, mais de nombreux arbitrages délicats restent à faire.

“Mon projet est centré sur les travailleurs, sur les emplois”, a déclaré le président américain depuis les jardins de la Maison Blanche avant son départ pour l’Indiana où il doit prononcer un discours pour défendre cette réforme, traduction de l’une de ses principales promesses de campagne.

“Je pense qu’il bénéficiera très peu aux gens fortunés”, a-t-il asséné à l’attention de ses adversaires démocrates qui l’ont pris à parti sur ce thème.

Selon ce projet, l’impôt fédéral sur le revenu serait réduit et deviendrait moins progressif, passant de sept tranches aujourd’hui à seulement trois, avec un taux maximal de 35% au lieu de 39,6%. Une éventuelle tranche supplémentaire sur les plus riches pourrait être ajoutée, mais la proposition reste vague.

Pour les entreprises, l’impôt sur les sociétés passerait de 35% à 20%, soit en-dessous de la moyenne des pays riches.

Donald Trump avait initialement demandé 15%, mais ses partenaires du Congrès ont jugé le taux irréaliste, d’où le compromis à 20%. “Je ne négocierai pas, c’est le chiffre que je voulais au départ, c’est pour cela que j’avais commencé à 15”.

Le président de la Chambre des représentants Paul Ryan, accompagné de l’ensemble des dirigeants républicains du Congrès, a annoncé l’objectif: que “les Américains se réveillent à la nouvelle année avec un nouveau système”.

“C’est maintenant ou jamais”, a lancé le quadragénaire, qui travaille depuis l’an dernier à cette grande refonte fiscale, la première depuis 1986, sous Ronald Reagan.

– ‘Simplification’ –

Les républicains présentent leur réforme sous l’angle d’une grande simplification fiscale, afin que la déclaration de revenus des Américains puisse se faire, selon leur formule, sur une carte postale. Cela passe par la suppression de nombreuses déductions et niches fiscales, le code des impôts étant devenu au fil des décennies très complexe.

Seule deux déductions populaires sont explicitement protégées par les républicains: la sacro-sainte déduction des intérêts d’emprunts immobiliers, et celle concernant les dons caritatifs. Le débat sur les déductions à supprimer n’est pas tranché et occupera les parlementaires dans les prochains mois.

L’impôt sur les successions, que les conservateurs appellent “impôt sur la mort”, serait aboli, conformément à une ancienne revendication des républicains.

Pour les entreprises, le plan prévoit également le passage à un système d’imposition territoriale, afin d’exempter les bénéfices réalisés à l’étranger et d’inciter à leur rapatriation aux Etats-Unis.

– ‘Cadeau pour les riches’ –

Après l’échec de l’abrogation de la loi sur la couverture maladie de Barack Obama, c’est désormais la priorité affichée du dirigeant et de sa majorité parlementaire. Initialement, l’objectif était d’adopter la réforme avant la fin de l’année, mais les chefs du Congrès se sont gardés de fixer une date-butoir.

Car le défi politique est formidable.

Les républicains disposent d’une majorité absolue à la Chambre et au Sénat, mais dans la chambre haute du Congrès, une majorité qualifiée de trois cinquièmes est généralement requise, ce qui imposera aux républicains de recevoir l’appui d’une partie de l’opposition démocrate.

Or la première réaction de la minorité n’était pas encourageante.

“Ce n’est pas une réforme fiscale, c’est un cadeau pour les plus riches, payé par la classe moyenne”, a déclaré Nancy Pelosi, chef des démocrates de la Chambre, tandis que le sénateur Bernie Sanders dénonçait des propositions “moralement répugnantes”.

Les démocrates ont tracé une ligne rouge: pas un centime de baisse de la fiscalité pour les 1% de ménages les plus riches.

Au sein de la majorité, l’unanimité n’est pas non plus gagnée. Selon les affinités idéologiques et les régions, certains républicains défendront tel ou tel avantage fiscal, d’autres exigeront que la réforme ne creuse pas le déficit.

Les républicains parviendront-ils à concrétiser leur promesse en 2017?

“Nous en avons ras le bol de voir comment les choses se passent, nous allons en finir avec le bazar”, a lancé le vénérable sénateur Orrin Hatch, président de la commission des Finances.

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