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Trump nomme la juge conservatrice Amy Coney Barrett à la Cour suprême

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Trump nomme la juge conservatrice Amy Coney Barrett à la Cour suprême

Donald Trump a solennellement nommé samedi la juge conservatrice Amy Coney Barrett pour remplacer Ruth Bader Ginsburg à la Cour suprême des Etats-Unis, dans un climat de vives tensions à 38 jours de la présidentielle.

“Ce soir, j’ai l’honneur de nommer l’une des juristes les plus brillantes et les plus douées du pays à la Cour suprême”, a déclaré le président américain depuis les jardins de la Maison Blanche.

“Vous allez être fantastique”, a-t-il lancé en s’adressant à la juge, debout à ses côtés, avant de prédire une confirmation “rapide” par le Sénat.

Sauf énorme surprise, Amy Coney Barrett, une catholique pratiquante de 48 ans opposée à l’avortement, viendra renforcer la majorité conservatrice au sein de cette institution-clé après le décès de la progressiste “RBG”, icône féministe décédé il y a huit jours.

Le choix présidentiel devrait être rapidement validé par le Sénat, a majorité républicaine. Les auditions doivent débuter le 12 octobre, pour un vote espéré fin octobre, quelques jours avant l’élection du 3 novembre.

Quelques minutes seulement après l’annonce de la nomination, le candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden a appelé le Sénat américain à ne pas se prononcer sur cette désignation de la juge Barrett avant la présidentielle du 3 novembre.

“Le Sénat ne devrait pas se prononcer (…) tant que les Américains n’auront pas choisi leur prochain président et leur prochain Congrès”, a affirmé dans un communiqué l’ex-vice-président de Barack Obama.

M. Trump aura ainsi désigné, fait rare, trois juges suprêmes –sur un collège de neuf– en un seul mandat.

En banlieue de Harrisburg, la capitale de Pennsylvanie, où l’ex-magnat de l’immobilier tiendra un meeting de campagne ce soir, l’annonce de la nomination, retransmise sur grand écran devant les centaines de personnes déjà présentes, a été accueillie d’acclamations enthousiastes et d’applaudissements par les supporteurs du présidents. “USA, USA, USA”, a scandé la foule juste après l’annonce.

– Appel à attendre –

Dès le décès de “RBG”, Donald Trump a engagé au pas de course le processus pour ancrer durablement la Cour suprême dans le conservatisme, ses juges étant nommés à vie.

Tout le camp démocrate est vent debout, arguant qu’il devrait revenir au vainqueur du 3 novembre de faire un choix si déterminant pour la société américaine, puisque la plus haute juridiction tranche des questions ultrasensibles, comme l’avortement, le droit de porter des armes, la discrimination positive ou encore les litiges électoraux.

La puissante organisation de défense des droits civiques ACLU a encore exhorté samedi le Sénat à “reporter le processus de confirmation” jusqu’au lendemain de l’investiture du prochain président, le 20 janvier.

Le sujet sera à coup sûr mardi soir au coeur du premier débat télévisé de la campagne entre Joe Biden, favori dans les sondages, et Donald Trump, qui mise en partie sur cette séquence pour refaire son retard.

Le choix d’Amy Coney Barrett, mère de sept enfants, professeure de droit et magistrate connue pour ses convictions religieuses traditionalistes, pourrait galvaniser l’électorat chrétien conservateur sur lequel Donald Trump s’est largement appuyé lors de son élection-surprise il y a quatre ans.

D’autant que malgré une majorité de juges déjà théoriquement à droite après deux nominations par l’ex-homme d’affaires new-yorkais, la Cour suprême avait infligé au début de l’été une série de revers au camp conservateur, sur l’interruption volontaire de grossesse comme sur les droits des minorités sexuelles et des jeunes migrants sans papiers.

La haute juridiction “crache à la figure des gens fiers de se considérer comme républicains ou conservateurs”, avait alors pesté Donald Trump.

– Huées –

Amy Coney Barrett — “ACB”, comme la surnomment certains médias — faisait déjà partie des favoris en 2018 pour la Cour suprême lorsque le président lui avait finalement préféré le juge Brett Kavanaugh.

“J’aime les Etats-Unis et j’aime la Constitution des Etats-Unis”, a-t-elle déclaré lors d’une brève allocution au cours de laquelle elle a rendu un homme appuyé à Ruth Bader Ginsburg, qu’elle est appelée à remplacer.

“Elle a gagné l’admiration des femmes à travers et le pays et dans le monde entier”, a-t-elle souligné.

Mais signe des tensions politiques qui traversent l’Amérique, c’est sous les huées de manifestants que Donald Trump était venu se recueillir jeudi devant la dépouille de Ruth Bader Ginsburg, exposée à l’entrée de la Cour suprême.

Une semaine tout juste après son décès, à 87 ans, “RBG” a reçu vendredi ses derniers hommages solennels au Capitole des Etats-Unis, en présence de Joe Biden et de sa colistière pour la vice-présidence, Kamala Harris.

“Aujourd’hui, la juge Ginsburg a marqué l’histoire une dernière fois”, a tweeté l’ancien vice-président américain.

Elle sera inhumée dans l’intimité la semaine prochaine au cimetière national d’Arlington, près de Washington.

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