Il ne se doutait pas que sa synagogue allait devenir le théâtre d’une fusillade meurtrière. Trois mois avant la tuerie de ce samedi, au cours de laquelle onze personnes ont été tuées, le rabbin de la synagogue visée par Robert Bowers déplorait l’absence de mesure sur le contrôle des armes à feu.

Dans un texte publié le 19 juillet dernier sur le site internet de la synagogue Tree of Life de Pittsburgh, repéré par le HuffPost, le rabbin Jeffrey Meyers déplorait que rien n’ait évolué après la tuerie perpétrée dans un lycée de Parkland, en Floride, pendant laquelle 17 personnes avaient trouvé la mort le 14 février. Les lycéens rescapés avaient lancé un vaste mouvement anti-armes, qui avait su trouver un écho national outre-Atlantique, mais sans être suivi d’effets aux niveaux politique et législatif. 

“Où sont nos dirigeants?”

“Malgré les appels continus pour un plus grand contrôle des armes à feu et de la santé mentale, nos dirigeants élus à Washington savaient que le sujet allait s’estomper avec le temps”, avait écrit Jeffrey Meyers dans ce texte intitulé “We deserve better” (“Nous méritons mieux”).

“Sauf revirement spectaculaire aux élections de mi-mandat, je crains que la situation actuelle ne change pas, et qu’il y aura de nouvelles fusillades dans les lycées”, poursuivait-il, avant de demander: “Où sont nos dirigeants?”. 

Samedi, un Américain de 46 ans a abattu onze personnes et blessé six autres dans une synagogue de Pittsburgh, commettant la plus grave attaque antisémite de l’histoire récente des Etats-Unis. Il sera poursuivi, entre autres, pour crime antisémite et sera passible de la peine de mort, a déclaré le ministre américain de la Justice, Jeff Sessions.