Home Pure Info Turquie: le journaliste Loup Bureau va être libéré

Turquie: le journaliste Loup Bureau va être libéré

0
Turquie: le journaliste Loup Bureau va être libéré

Le journaliste Loup Bureau va bientôt être libéré après plus de cinquante jours d’emprisonnement en Turquie où il était accusé d’appartenance à “une organisation terroriste armée”, une libération annoncée dans la foulée d’une visite de Jean-Yves Le Drian à Ankara.

Cette libération constitue “un grand soulagement”, a salué le président français Emmanuel Macron sur Twitter.

La libération du journaliste incarcéré à Sirnak, dans le sud-est de la Turquie, est “imminente”, a affirmé à l’AFP Christophe Deloire, le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF). Il doit être ensuite expulsé de Turquie vers la France, selon son avocat Maitre Martin Pradel. Le comité de soutien du journaliste français a affirmé qu’il devrait arriver à Paris samedi.

Jeudi, lors d’une visite à Ankara, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait plaidé pour son retour en France, après qu’Emmanuel Macron eut demandé sa “libération rapide” fin août à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.

“Dans l’immédiat, cette libération est un soulagement immense pour la famille et les amis de Loup Bureau”, a commenté sur Twitter son avocat. “Le tribunal de Sirnak n’a cependant pas clos le dossier, et il faudra poursuivre le combat”, a-t-il précisé.

Loup Bureau, étudiant en journalisme à Bruxelles, avait été interpellé le 26 juillet à la frontière entre l’Irak et la Turquie, après que des photos le montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG (un mouvement considéré comme une organisation “terroriste” par Ankara) eurent été trouvées en sa possession.

Ces images datent, selon sa défense, d’un reportage réalisé en 2013 sur les conditions de vie des populations syriennes.

Il est soupçonné par la justice turque d’être un “membre” des YPG, selon son acte d’accusation relayé jeudi par son avocat. La justice turque avait rejeté à deux reprises une demande de libération conditionnelle du journaliste âgé de 27 ans. Habitué des terrains de guerre, il a notamment collaboré avec les chaînes TV5 Monde, Arte et le site Slate.

– ‘Tentative d’intimidation’ de la presse –

“On n’y croit pas encore, on a encore du mal à s’en persuader mais on est super contents”, a témoigné un de ses amis d’enfance nantais et membre de son comité de soutien, Aurélien Pressensé, 27 ans, auprès de l’AFP. “On partait dans nos têtes pour 7 mois de mobilisation pour obtenir sa libération. On ne s’attendait pas à l’avoir à Noël par exemple”, a-t-il ajouté.

“C’est Erdogan lui-même qui avait la clé de sa cellule”, a souligné Christophe Deloire. “C’est une tentative d’intimidation à l’égard des journalistes qui veulent enquêter dans le sud du pays et sur les mouvements kurdes. L’incarcération de journalistes est aussi un moyen de pression sur l’Union européenne”, a dénoncé le secrétaire général de RSF.

Au mois de mai, le jeune photojournaliste français Mathias Depardon avait été arrêté pendant un reportage dans le sud-est et expulsé un mois plus tard.

Quelque 170 journalistes restent détenus en Turquie, selon le site P24, spécialisé dans la liberté de la presse, dont le journaliste germano-turc Deniz Yücel, écroué depuis février. La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avait également exhorté mercredi la Turquie à libérer les journalistes emprisonnés dans le pays.

© 2017 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés. Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l’AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l’accord préalable écrit de l’AFP.