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Turquie: le PKK reprend sa violente campagne d’attentats

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Turquie: le PKK reprend sa violente campagne d’attentats

Après quelques semaines de calme relatif à la suite du putsch manqué en Turquie, la guérilla kurde a lancé une nouvelle campagne d’attentats meurtriers qui touchent, pour la première fois, des régions où la population n’est pas majoritairement kurde.

En quelques heures, trois attaques imputées au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) ont fait au moins 12 morts et plus de 200 blessés dans l’est et le sud-est du pays.

Au début du mois, le commandant du PKK Cemil Bayik avait menacé d’intensifier les attaques contre la police « dans toutes les villes de Turquie » et non pas seulement dans le sud-est à majorité kurde, théâtre habituel des violences.

« Il est évident que le PKK veut profiter de l’actuelle atmosphère en Turquie. Toute organisation terroriste aime profiter des crises », a indiqué à l’AFP une source proche du gouvernement, en référence au coup d’État raté qui a ébranlé quelques heures le pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan le 15 juillet.

Trois policiers ont été tués et 145 autres personnes blessées (85 policiers et 60 civils) dont 20 grièvement jeudi dans un attentat à la voiture piégée survenu à Elazig (est), un bastion nationaliste turc jusqu’à présent épargné par les ravages du conflit kurde, a déclaré le Premier ministre turc Binali Yildirim qui a annulé son programme et s’est rendu à Elazig, accompagné de plusieurs ministres et du chef de l’armée.

Il a expliqué que le pays avait élevé d’un cran son niveau d’alerte, pointant du doigt le PKK.

« Il n’y a aucun doute qu’il s’agit de l’oeuvre de l’organisation terroriste (…) Aucun mouvement terroriste ne peut faire céder le peuple turc », a-t-il martelé devant la presse sur les lieux de l’explosion.

L’attaque a visé le siège de la police de cette province non kurde de l’est de la Turquie. Elle a provoqué des dégâts considérables dans le bâtiment de quatre étages, selon les chaînes de télévision.

Des secouristes qui sont entrés dans l’édifice ravagé après la déflagration entendue à des kilomètres à la ronde criaient frénétiquement « est-ce qu’il y a quelqu’un ! » à la recherche de survivants, selon les images diffusées par CNN-Türk.

Jamais une telle attaque à Elazig

Elazig est connu pour avoir été un havre de tranquillité depuis de longues années et aucun attentat n’avait été enregistré dans la ville.

« Jusqu’à présent nous n’avions jamais eu une telle attaque dans la ville, ni reçu de renseignement sur une éventuelle attaque », a déclaré sur CNN-Türk Omer Serdar, député de cette province du parti islamoconservateur au pouvoir AKP (Parti de la justice et du développement).

Quelques heures plus tard, un convoi militaire a été visé à Bitlis (sud-est) par des rebelles du PKK qui ont fait exploser un engin à son passage, tuant cinq soldats et un « gardien de village », la milice kurde anti-PKK. Sept soldats ont été blessés, selon la presse.

Le précédent bilan était de quatre morts dans cette attaque.

Et dans la nuit de mercredi à jeudi, trois personnes, deux civils et un policier, avaient été tués et 73 blessées à Van (est) dans un attentat à la voiture piégée également attribué au PKK.

Van est une grande ville à population mixte kurde et turque et une destination touristique populaire, proche de l’Iran.

Elle avait aussi été relativement épargnée par les violences qui perdurent depuis 1984 et qui ont coûté la vie à plus de 40 000 personnes.

Amnesty International a elle aussi dénoncé les attentats à la bombe dans un communiqué. « Les responsables de ces crimes montrent un mépris pour le droit à la vie et doivent être traduits en justice », a estimé l’organisation de défense des droits de l’Homme.

Lundi dernier, cinq policiers et trois civils ont été tués par un attentat à la voiture piégée du PKK contre un poste de police sur une autoroute de Van.

Les forces de sécurité subissent des attaques quasi quotidiennes du PKK depuis qu’un cessez-le-feu entre les rebelles kurdes et les forces gouvernementales a pris fin en 2015. Des centaines de policiers et de militaires ont été tués.

Source : AFP

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