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Turquie: reprise du procès des instigateurs présumés du putsch manqué

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Turquie: reprise du procès des instigateurs présumés du putsch manqué

Le procès de 221 instigateurs présumés de la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016 en Turquie devait reprendre lundi matin près d’Ankara, dans une salle d’audience spécialement construite pour accueillir les procès géants liés au putsch manqué.

Parmi les accusés, dont tous sauf 12 sont des militaires, figure le prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis et considéré par les autorités turques comme le cerveau de la tentative de putsch. Il est jugé par contumace.

Le coup d’Etat manqué a fait près de 250 morts, sans compter les putschistes, et des milliers de blessés, lors d’affrontements qui ont eu lieu dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016.

Les accusés, notamment poursuivis pour tentative de renversement de l’ordre constitutionnel et appartenance à une organisation “terroriste”, risquent la prison à vie.

Ce procès s’était ouvert le 22 mai et, pendant quatre semaines, 56 des accusés avaient présenté leur défense, selon un décompte de l’agence d’Etat Anadolu.

Akin Öztürk, ancien chef de l’armée de l’air et l’un des accusés les plus en vue de ce procès, avait notamment rejeté toutes les accusations portées contre lui.

A partir de lundi, les accusés restants devaient à leur tour se succéder à la barre pour présenter leur défense.

– Purges –

Depuis le putsch avorté, plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 ont été limogées ou suspendues à travers le pays.

Outre les partisans présumés du prédicateur Fethullah Gülen, ces purges ont également touché des opposants politiques du président Recep Tayyip Erdogan, des médias critiques et des militants des droits de l’Homme.

Ainsi, deux autres procès vont reprendre mardi à Istanbul, avec d’une part celui des collaborateurs du quotidien d’opposition Cumhuriyet, accusés d’activités “terroristes”, et d’autre part le procès de l’auteure Asli Erdogan, accusée de “propagande terroriste”.

Mme Erdogan, qui n’a aucun lien de parenté avec Recep Tayyip Erdogan, avait été remise en liberté conditionnelle en décembre après avoir passé plus de quatre mois en détention provisoire pour avoir collaboré au journal prokurde Ozgür Gündem, fermé par décret-loi en octobre 2016, car accusé de “propagande terroriste”.

Par ailleurs, la semaine dernière s’est ouvert le procès de onze militants des droits de l’Homme dont des responsables d’Amnesty International en Turquie, poursuivis pour activités “terroristes”. L’ensemble des accusés a été remis en liberté conditionnelle, sauf Taner Kiliç, président d’Amnesty International en Turquie, accusé de liens avec le putsch manqué.

Ces procès sont suivis de près par la communauté internationale, qui dénonce des restrictions imposées à la liberté d’expression depuis le putsch manqué.

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