Rues désertes, portes cadenassées, regards suspicieux... un silence lourd et angoissant règne sur La Colonia. Les populations ont fui, narcos et guérilleros ont élu domicile dans les maisons.
Dans la périphérie rurale de Buenaventura, dans l'ouest de la Colombie, la guerre pour le contrôle des routes de la cocaïne fait rage et vide les villages du Pacifique colombien.
Les rares habitants restés là vivent terrés chez eux. Ils "sont confinés, menacés, effrayés", mais préfèrent mourir au village plutôt que de fuir en ville pour y survivre de la mendicité, raconte à l'AFP Diego Portocarrero, l'un des membres de cette communauté afro-colombienne.
Ici, au milieu de la jungle et des mangroves, s'affrontent sans pitié les combattants de l'ELN (Armée de libération nationale), une guérilla d'extrême gauche d'inspiration guévariste, et les membres du Clan del Golfo, principal gang de narcotrafiquants du pays.
L'enjeu? Mettre la main sur les villages situés tout le long des rivières Calima et San Juan, une route de sortie de la cocaïne vers le Pacifique.
A voix basse, un habitant explique comment les narcos se sont imposés et certains vivent dans les maisons abandonnées par leurs propriétaires: "Ce que nous avons dû vivre, voir et entendre est indicible", souffle-t-il.
Les murs en ...