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Un an après l’attentat de Berlin, les proches de victimes enfin reçus par Merkel

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Un an après l’attentat de Berlin, les proches de victimes enfin reçus par Merkel

Après un an d’attente, les proches des victimes de l’attentat du marché de Noël de Berlin sont reçus lundi par Angela Merkel, mise sous pression par une polémique sur le manque de compassion et les négligences des autorités.

Critiquées ces dernières semaines pour son manque d’empathie, la chancelière a finalement prévu une rencontre à huis clos, à la veille du premier anniversaire de l’attaque au camion-bélier, avec les familles dont certaines ne cachent pas leur colère.

Douze personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessées dans ce qui reste comme le pire attentat jamais commis sur le sol allemand et revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI).

Le 19 décembre 2016, à 20h02 (19h02 GMT), le Tunisien Anis Amri, 24 ans, fonce avec un camion volé sur un marché de Noël emblématique et très fréquenté du centre de Berlin.

Il est abattu quatre jours plus tard par la police en Italie, après une cavale à travers les Pays-Bas et la France.

– ‘Pas de condoléances’ –

Dans une lettre ouverte qu’ils ont adressée à Angela Merkel début décembre, les proches des disparus ont déploré son “inaction politique” et exprimé leur principal grief: “Nous notons que vous ne nous avez pas adressé de condoléances, ni en personne, ni par courrier”.

De fait, si Angela Merkel s’est rendue dès le lendemain sur les lieux de l’attentat, elle ne s’est jamais personnellement tournée vers les familles des victimes.

Aucune cérémonie d’hommages, comme par exemple en France après les attentats islamistes du 13 novembre 2015.

C’est pourtant “une question de respect, de décence et même une évidence”, soulignent les familles de disparus dans leur missive.

– Reconnaissance nationale –

Un tout récent rapport officiel déplore également que, contrairement à ce qui s’est passé en France, “on a (ait) refusé aux personnes concernées une reconnaissance nationale”.

Certaines choses “ne doivent plus se reproduire”, selon l’auteur de ce rapport, l’ancien dirigeant du Parti social-démocrate (SPD) Kurt Beck. Parmi les erreurs particulièrement malvenues: l’envoi de factures aux proches des personnes décédées leur demandant de régler les frais de l’autopsie avec injonction de paiement sous 30 jours.

Berlin s’est engagé depuis à améliorer “rapidement” la prise en charge des victimes et de leurs proches.

Le gouvernement a aussi promis d’augmenter le montant des dédommagements aux familles alors qu’un total de 2 millions d’euros a été versé jusqu’ici, un montant jugé bien trop faible dans ce rapport.

Avant les commémorations de mardi, devant un petit parterre de fleurs, de bougies, de photos et de croix déployées sur le marché de Noël, certains passants fustigent l’attitude des autorités.

“Je trouve que c’est très dommage car elle (Angela Merkel) porte aussi quelque part la responsabilité de ce qui s’est passé”, regrette Marcel Knauer, 29 ans, venu de Bielefeld déposer quelques fleurs avec sa mère.

Elle “aurait pu davantage donner le sentiment que nous sommes au côté” des proches des victimes “et que tout est fait pour éclaircir les circonstances” de l’attentat, regrette le jeune homme.

– Graves négligences –

L’enquête a en effet montré de graves négligences en amont de l’attentat, notamment parce qu’Anis Amri avait réussi à déposer des demandes d’asile sous diverses identité et aurait dû être expulsé de longue date.

Il avait aussi réussi à passer entre les mailles du filet, bien qu’il ait été repéré comme extrémiste islamiste et trafiquant de drogue.

Dans un autre rapport au vitriol sur les agissements des autorités berlinoises, le rapporteur a assuré qu’il existait “une chance réelle” d’interpeller le Tunisien, qui fréquentait notamment une mosquée salafiste de Berlin, avant l’attaque.

Selon l’édition dominicale du quotidien Die Welt, le demandeur d’asile avait été personnellement surveillé par la police un an avant l’attentat en raison de soupçons d’activités jihadiste.

“Dans presque tous les domaines, il y a eu des erreurs, des négligences et des irrégularités”, souligne le rapport.

Parmi les plus graves, la police berlinoise est soupçonnée d’avoir falsifié à posteriori certains rapports de surveillance d’Anis Amri alors que ses activités auraient sans doute justifié son arrestation.

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