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Un satellite franco-chinois lancé pour prédire les effets du changement climatique

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Un satellite franco-chinois lancé pour prédire les effets du changement climatique

La Chine et la France ont lancé lundi leur premier satellite, construit en collaboration. L’engin aura pour mission d’étudier le vent et les vagues à la surface des mers et de prévoir avec précision les fortes tempêtes et cyclones.

C’est un événement “historique” qui devrait poser des jalons pour la suite : la Chine a lancé pour la première fois, lundi 29 octobre, un satellite construit en collaboration avec la France qui va scruter les océans dans le but de mieux prédire les effets du changement climatique.

Une fusée Longue Marche-2C a décollé à 8 h 43 heure locale (00 h 43 GMT) depuis la base de lancement de Jiuquan en Chine, avec à son bord le CFOSAT (“China-France Oceanography SATellite”), a indiqué l’Administration d’État pour la science, la technologie et l’industrie de la défense nationale.

L’engin d’environ 650 kg sera chargé d’étudier le vent et les vagues à la surface des mers 24 heures sur 24, et ainsi d’améliorer les prévisions météorologiques marines.

Il servira également à prévoir avec davantage de précision les fortes tempêtes ou les cyclones. Et permettra aux climatologues de mieux comprendre les interactions entre les océans et l’atmosphère, celles-ci jouant un rôle crucial dans le climat.

Conçu par les agences spatiales française – le Centre national d’études spatiales – et chinoise – la China national space administration –, il embarque deux radars : le SWIM français, qui mesure la direction et la longueur d’onde des vagues, et le SCAT chinois, qui analyse la force et la direction des vents.

“C’est historique. C’est la première fois qu’il y a un satellite que la Chine fait en coopération internationale. Et le fait que ce soit avec la France montre l’intensité des liens qui nous lient à la Chine”, a déclaré à l’AFP Jean-Yves Le Gall, le président du Cnes. “Ce satellite va permettre d’avancer considérablement dans la compréhension du changement climatique.”

“Une affaire gagnant-gagnant pour la France et la Chine”

Placé en orbite autour de la Terre, à une distance de 520 km, le satellite aura une durée de vie de trois ans. Les données seront collectées et analysées par des stations terrestres situées dans les deux pays.

“C’est vraiment une affaire gagnant-gagnant pour la France et la Chine. Et en même temps il y a un très beau symbole politique”, souligne Jean-Yves Le Gall.

Le projet avait été lancé en 2007. Il est également mené en coopération avec le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) et Météo-France.

>> À lire : La Chine lance le premier satellite “quantique” et inviolable au monde

“Ce lancement montre que la communauté internationale est de plus en plus prête à considérer la Chine comme un partenaire à part entière”, estime Jacqueline Myrrhe, analyste chez GoTaikonauts.com, un site Internet spécialisé dans le programme spatial chinois.

La Chine y investit des milliards d’euros. Elle espère avoir une station spatiale habitée d’ici à 2022 et envoyer à terme des humains sur la Lune.

Un partenariat spatial en plein développement

“La France va bénéficier de la foule de données fournies par le satellite CFOSAT. Celles-ci sont aujourd’hui plus que jamais nécessaires afin d’observer les effets du changement climatique”, souligne Jacqueline Myrrhe.

“Cela lui permettra aussi d’avoir des opportunités de lancement et d’avoir un accès privilégié aux coopérations spatiales avec la Chine. Et peut-être même, qui sait, de placer un spationaute français dans la future station spatiale chinoise.”

Les deux pays collaborent déjà sur plusieurs dossiers en matière d’espace. Le module orbital chinois Tiangong-2 embarque depuis 2016 le dispositif français Cardiospace, qui permet de suivre le système cardiovasculaire des astronautes en apesanteur.

La mission SVOM vise à placer en orbite, en 2021, un satellite dédié à l’observation des sursauts gamma. Ces phénomènes, considérés comme les plus énergétiques de l’univers, résultent par exemple de l’explosion d’étoiles massives ou de la fusion de trous noirs.

“Pour l’avenir, on travaille également avec nos amis chinois à une coopération sur les missions d’exploration, que ce soit la Lune ou Mars”, souligne Jean-Yves Le Gall.

Avec AFP

Première publication : 29/10/2018

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