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Une adolescente devenue une icône palestinienne continuera à être jugée à huis clos

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Une adolescente devenue une icône palestinienne continuera à être jugée à huis clos

Le procès d’une adolescente devenue pour les Palestiniens une héroïne de la lutte contre l’occupation israélienne va se poursuivre à huis clos devant un tribunal militaire malgré les protestations de la défense, a indiqué lundi son avocate.

Ahed Tamimi, 17 ans, est avec sa mère Narimane et sa cousine Nour l’une des protagonistes d’une vidéo tournée le 15 décembre devenue virale. On voit Ahed et Nour Tamimi bousculer deux soldats, puis leur donner des coups de pieds et de poings devant la maison familiale à Nabi Saleh en Cisjordanie occupée.

Les soldats avaient pris position là alors que Nabi Saleh était le théâtre de manifestations, dans le contexte des protestations palestiniennes alors quasi quotidiennes contre la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël.

Les soldats demeurent impassibles face à ce qui semble relever davantage de la provocation de la part des Tamimi que de la volonté de faire mal.

Ouvert le 13 février, le procès de cette Palestinienne devait se poursuivre le 21 mars devant le tribunal militaire israélien d’Ofer en Cisjordanie occupée.

“Le tribunal d’appel militaire a rejeté l’appel présenté par la défense contre un procès à huis clos. Un procès public constituait le seul moyen de défense et il est évident qu’en son absence Ahed Tamini ne pourra pas avoir droit à un procès équitable”, a dénoncé son avocate Me Gaby Lasky, sur son compte Twitter.

Mariam Barghouthi, une activiste palestinienne qui mène une campagne pour la libération d’Ahed Tamimi et sa mère a confirmé que l’appel contre un procès à huis clos a été rejeté.

Interrogé par l’AFP, un porte-parole militaire n’a pas été en mesure de confirmer cette décision.

Israël poursuit Ahed Tamimi sous douze chefs d’inculpation, non seulement pour les agissements du 15 décembre, mais aussi des faits antérieurs présumés, comme des jets de pierres contre les soldats, des menaces ou sa participation à des “émeutes”, Nabi Saleh étant le théâtre fréquent de manifestations contre l’occupation.

L’affaire Tamimi a trouvé un large écho chez les Palestiniens comme les Israéliens. Les premiers louent en Ahed Tamimi un exemple de courage face aux abus israéliens.

Nombre d’Israéliens ont ressenti une vive amertume devant ce qui a été fortement perçu comme une humiliation.

Le bureau du Haut Commissaire de l’ONU pour les droits de l’Homme et l’Union européenne ont exprimé leur préoccupation devant le cas Tamimi.

La convention internationale des droits de l’enfant stipule que l’emprisonnement d’un enfant doit être une mesure de “dernier ressort” et “aussi brève que possible”.

Environ 350 enfants palestiniens sont détenus par Israël, selon Amnesty International.

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