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Une étude se penche sur les impacts du Covid-19 chez les personnes âgées

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Une étude se penche sur les impacts du Covid-19 chez les personnes âgées

Tous les patients âgés du Covid-19 n’en meurent pas et qu’advient-il des survivants ? Pour y répondre, le CHU de Grenoble coordonne une étude sur les impacts à plus long terme de la maladie chez les plus de 70 ans.

Le taux de mortalité n’est que la partie émergée de l’iceberg et l’étude “Covid old” vise à explorer ce qui ne se voit pas encore. Elle a démarré “il y a une semaine” et comptait vendredi “73 patients”, sur un objectif de 1.000 à inclure dans la cohorte, a annoncé à l’AFP Gaëtan Gavazzi, professeur de gériatrie au CHU de Grenoble Alpes et infectiologue.

L’idée a été lancée dans le groupe d’infectio-gériatrie (GInGer), début mars, avant le confinement, car de l’expérience de la grippe — pour laquelle une étude est en cours de rédaction — , “on savait qu’il y aurait une atteinte particulière du sujet âgé”.

“C’est une étude observationnelle: l’idée est de trouver les facteurs prédictifs de la mortalité précoce à l’hôpital et les facteurs associés à la mortalité à trois mois car il existe une mortalité différée après un épisode de maladie aiguë grave”, a expliqué le Pr Gavazzi. La mortalité tardive, à un an après la maladie, sera aussi renseignée.

“L’autre aspect fondamental est d’essayer de montrer que chez les survivants il y a un impact fonctionnel” autrement dit que “ceux qui survivent ne se relèvent pas forcément, dans le sens de la fonctionnalité, de la marche. Et qu’on produit donc aussi de la dépendance”, a détaillé la praticien.

Car, “à trois mois, soit on a récupéré sa fonctionnalité, soit pas”, a souligné le clinicien. En gériatrie, la fonctionnalité englobe la capacité à accomplir seul les activités de base de la vie quotidienne: se lever (de son lit, de son fauteuil), marcher, aller aux toilettes, manger, se laver, s’habiller. Et à accomplir les activités dites “instrumentales”: faire ses courses, gérer ses finances, téléphoner, avoir un vie sociale, etc.

Ce cap des trois mois est très important, car si la personne âgée n’a pas “récupéré dans ce délai”, cela s’avère ensuite “quasi impossible” et “l’entrée dans la dépendance, c’est la mort qui s’approche plus vite”, fait valoir le Pr Gavazzi.

Les critères d’inclusion des patients sont “avoir plus de 70 ans et être hospitalisé pour un Covid-19”. Ensuite, “on vous rappelle à trois mois pour un bilan et à un an pour voir si vous n’êtes pas mort”, a résumé le coordonnateur.

Pour son démarrage, 55 hôpitaux ont été retenus pour cette étude, dont la quasi totalité des CHU (Amiens, Nantes, Lyon, Rennes, Caen, Poitiers, Bordeaux, Dijon, Nîmes, Montpellier, Nancy, Nice, Reims, Antilles, à Paris les CHU de la Pitié-Salpétrière et de Saint-Antoine) et des centres hospitaliers (Blois, Perpignan, Versailles, la Roche-sur-Yon, Gap, Mont-de-Marsan, Le Havre, Périgueux). Une quinzaine d’autres établissements sont en cours de validation.

La première analyse de cette étude aura lieu “début octobre où on aura la partie concernant la mortalité à trois mois ainsi que les complications et perte d’autonomie à trois mois”, a estimé le médecin.

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