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USA: hommage à John Lewis, “titan” des droits civiques, sous la coupole du Capitole

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USA: hommage à John Lewis, “titan” des droits civiques, sous la coupole du Capitole

La “conscience du Congrès”, John Lewis, icône de la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis, a reçu lundi un hommage solennel de ses pairs sous la coupole du Capitole, un honneur réservé aux plus hautes personnalités américaines.

Cet ancien compagnon de route de Martin Luther King et pilier des parlementaires démocrates est décédé le 17 juillet des suites d’un cancer, à l’âge de 80 ans. Dix jours plus tard, son cercueil, enveloppé du drapeau américain, a été présenté avec solennité à ses anciens collègues.

“C’est approprié que John Lewis rejoigne le panthéon des patriotes qui reposent sur le même catafalque qu’Abraham Lincoln”, l’ancien président qui a aboli l’esclavage, a déclaré la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, lors de la cérémonie.

“Ce titan du mouvement des droits civiques devenu la conscience du Congrès” était “vénéré et aimé des deux côtés de l’hémicycle”, a-t-elle ajouté. De fait, le chef républicain du Sénat Mitch McConnell a lui aussi salué un “héros”, un “artisan de la paix” qui a “payé le prix fort” pour faire avancer la justice aux Etats-Unis.

Mais le président Donald Trump, dont John Lewis avait boycotté la cérémonie d’investiture en janvier 2017, a fait savoir qu’il n’irait pas saluer son cercueil, qui doit rester exposé lundi soir et mardi en haut des marches du Congrès.

Les Américains pourront lui faire leurs adieux selon un strict protocole destiné à minimiser les risques de propagation du nouveau coronavirus.

Malgré la pandémie, les Etats-Unis ont souhaité rendre une série d’hommages solennels à ce militant infatigable, dont la lutte avait récemment trouvé un nouvel écho dans les grandes manifestations ayant suivi la mort de George Floyd, un quadragénaire noir asphyxié par un policier blanc le 25 mai à Minneapolis.

– Rosa Parks –

Après de premières cérémonies dans l’Alabama ce week-end, sa dépouille a effectué à la mi-journée une procession dans la capitale fédérale, marquant notamment une pause près de la Maison Blanche sur la récemment nommée “Black Lives Matter Plaza”.

C’est ici qu’en juin, l’ancien parlementaire, amaigri par la maladie, avait fait sa dernière apparition publique pour soutenir le mouvement de contestation antiraciste le plus important depuis les années 1960.

Son cercueil a ensuite été déposé sous la rotonde du Congrès, selon un rituel notamment adopté pour les anciens présidents comme George H.W. Bush ou les élus de premier plan comme John McCain.

M. Lewis est le troisième Afro-Américain à avoir droit à de tels honneurs au Congrès et le second sous la rotonde après la militante Rosa Parks.

Fils de métayers, il était devenu à 21 ans un des plus jeunes “Freedom Riders” (voyageurs de la liberté) qui ont combattu, comme Mme Parks, la ségrégation dans le système de transport américain au début des années 1960.

Il fut aussi le plus jeune meneur de la marche sur Washington en 1963, au cours de laquelle Martin Luther King a prononcé son fameux discours, “I have a dream”.

Deux ans plus tard, John Lewis a failli succomber sous les coups de la police sur le pont Edmund Pettus, à Selma, en Alabama, où il menait une marche de plusieurs centaines de militants pacifiques contre la discrimination raciale. Il avait eu le crâne fracturé.

Dimanche, une calèche a transporté sa dépouille au travers du pont lors d’une cérémonie lourde en symboles.

Cette série de commémorations prendra fin jeudi à Atlanta, en Géorgie, Etat que le défunt avait représenté pendant plus de trente ans à la Chambre des représentants. Il y sera enterré après une cérémonie privée à l’église baptiste Ebenezer, où avait officié le pasteur Martin Luther King.

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