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Venezuela: accusé de «coup d’État», Maduro sous une pluie de critiques

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Venezuela: accusé de «coup d’État», Maduro sous une pluie de critiques

Une pluie de critiques internationales s’est abattue sur le président Nicolas Maduro, accusé de «coup d’État» au Venezuela après la décision de la Cour suprême, réputée proche du pouvoir, de faire main basse sur la prérogative du Parlement d’édicter des lois.

«Nicolas Maduro vient de commettre un coup d’État», il a «retiré le pouvoir au peuple», a lancé jeudi le président du Parlement vénézuélien, Julio Borges, en appelant l’armée à sortir du «silence» face à la rupture de l’ordre constitutionnel.

De l’Union européenne au secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), Luis Almagro, en passant par les États-Unis, le Canada, le Brésil, l’Argentine, la Colombie, le Chili, le Guatemala, Panama ou le Mexique, tous ont condamné la «rupture de l’ordre constitutionnel» ou le «coup d’État» au Venezuela. Le Pérou a rappelé son ambassadeur à Caracas.

Un porte-parole du département d’État américain a dénoncé un «grave recul» pour la démocratie au Venezuela.

«Tant que l’Assemblée nationale sera hors-la-loi, les compétences parlementaires seront exercées directement par» la Cour suprême, selon la décision publiée par la plus haute juridiction du pays dans la nuit de mercredi à jeudi.

Exécutif, armée, justice et législatif: le régime présidentiel vénézuélien concentre à présent tous les pouvoirs.

Cette décision traduit une escalade supplémentaire dans la crise politique qui agite ce pays pétrolier depuis la large victoire de l’opposition antichaviste (du nom de l’ancien président Hugo Chavez, 1999-2013) aux élections législatives fin 2015, pour la première fois en 17 ans.

Depuis janvier 2016, le Tribunal suprême de justice (TSJ) ou Cour suprême a déclaré nuls tous les votes de l’Assemblée nationale, en réaction à l’investiture de trois députés antichavistes dont l’élection était entachée de soupçons. Elle n’a cessé depuis de rogner le pouvoir des législateurs.

«Crier à l’aide»

«Une dictature règne» au Venezuela. «Le moment est venu de crier à l’aide de la communauté internationale», a lancé depuis la Colombie Henrique Capriles, l’un des principaux opposants vénézuéliens.

«Au Venezuela il y a une dictature avec tous les symptômes de crise humanitaire, de violation systématique des droits de l’Homme», a lancé Lilian Tintori, épouse de l’opposant Leopoldo López, condamné à 14 années de prison.

Celui-ci a demandé sur Twitter aux Vénézuéliens de descendre dans la rue «pour dénoncer la dictature et sauver la démocratie».

De son côté, le député d’opposition Henry Ramos Allup, également ancien président du Parlement unicaméral de ce pays, a appelé les parlementaires à «continuer à exercer (leurs) fonctions, quels que soient les risques, car nous n’avons pas été désignés députés, mais nous avons été élus».

Avant cette décision du TSJ, la même instance avait déjà privé mardi les députés de leur immunité, les exposant à de possibles procès pour haute trahison devant des instances militaires.

Fuite en avant

Le 21 mars, les députés vénézuéliens avaient adopté une motion appelant l’Organisation des États américains (OEA) à convoquer son conseil permanent pour examiner d’éventuelles sanctions contre ce pays.

Cette réunion qui se tenait mardi à Washington a débouché sur une déclaration commune où la majorité des pays de l’institution ont exprimé leur «inquiétude devant la difficile situation politique, économique, sociale et humanitaire» du Venezuela.

L’opposition veut pousser le chef de l’État vers la sortie et exige une élection présidentielle anticipée avant celle prévue en décembre 2018. A l’inverse, le président Nicolas Maduro accuse l’OEA d’encourager une «intervention internationale».

«Nous nous préparons à défendre le pays», a dit le député Diosdado Cabello, un des principaux leaders du chavisme. «Qu’ils viennent, qu’ils voient un peuple défendre sa patrie. S’ils tentent quelque chose, ils nous trouveront dans la rue. S’ils croient que nous allons nous rendre, ils se trompent».

«Cette décision est majeure, car elle illustre la fuite en avant du gouvernement de Maduro qui se repose du plus en plus sur l’armée pour survivre, malgré la débâcle économique du pays», a déclaré à l’AFP Gaspard Estrada, directeur général de l’Observatoire politique de l’Amérique latine et des Caraïbes (Opalc).

Outre le choc des pouvoirs au Venezuela, ce pays parmi les plus violents au monde est frappé par une pénurie qui concerne 68% des produits de base et l’inflation y est devenue incontrôlable (1.660% fin 2017, prédit le FMI).

Source : AFP

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