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Venezuela: consultation populaire contre le président Maduro

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Venezuela: consultation populaire contre le président Maduro

Les Vénézuéliens ont commencé dimanche à voter lors d’une consultation populaire symbolique organisée par l’opposition sur le projet de Constituante du président Nicolas Maduro, après trois mois de manifestations violentes, ont annoncé les organisateurs.

Quelque 2000 bureaux de vote ont ouvert à 7 h, a indiqué la coalition d’opposition Table de l’unité démocratique (MUD). Avant l’ouverture, des dizaines de personnes faisaient déjà la queue devant plusieurs bureaux de Caracas, selon des journalistes de l’AFP sur place.

Présenté comme un acte de « désobéissance civile », ce vote, qui se déroule sans l’aval des autorités, a pour but de manifester le rejet par la population de la future Assemblée constituante, selon la coalition des antichavistes – du nom d’Hugo Chavez, président de 1999 à sa mort en 2013 – réunis au sein de la MUD.

« Le pays va non seulement rejeter la Constituante, il donnera un mandat pour exiger un changement de régime, la sortie de la dictature et l’ouverture d’une transition avec un gouvernement d’union nationale », a déclaré samedi à l’AFP une responsable de l’opposition, Maria Corina Machado.

Selon l’institut de sondages Datanalisis, près de 70 % des Vénézuéliens sont opposés à la Constituante et 80 % dénoncent la gestion par M. Maduro d’un pays en partie paralysé et traumatisé par trois mois et demi de manifestations, au cours desquelles 95 personnes ont été tuées.

D’après les projections de Datanalisis, quelque 10,5 millions de personnes, sur 19 millions d’électeurs, seraient prêts à voter lors du plébiscite.

La Constituante voulue par M. Maduro, et dont les 545 membres seront élus le 30 juillet, aura pour mission de modifier la Constitution en vigueur pour assurer, selon lui, la stabilité politique et économique du Venezuela.

Le projet est fermement rejeté par les antichavistes qui y voient un moyen de contourner l’Assemblée nationale, où l’opposition est majoritaire depuis 2016.

« Cela va marquer un avant et un après dans cette lutte pour retrouver la démocratie au Venezuela », a déclaré Julio Borges, le président du Parlement.

« Show international » 

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé sa préoccupation. « Il y a un besoin urgent d’un dialogue national au Venezuela entre le gouvernement et l’opposition », a-t-il déclaré vendredi dans un communiqué.

Au même moment, le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR) a publié des chiffres de demandes d’asile déposées par des Vénézuéliens : 52 000 demandes depuis janvier, soit plus du double de celles recensées l’an dernier.

Dimanche également, le gouvernement a invité les citoyens à venir tester les machines de vote qui seront mises en place à la fin du mois pour élire les membres de la Constituante. Objectif : ne pas laisser le champ libre à l’opposition.

Le chef de l’État a appelé ses adversaires à réaliser leur consultation dans un climat de « paix ». Ce « show international […] faites-le, mais en paix », a déclaré le M. Maduro, qui jouit du soutien de l’armée, acteur incontournable du jeu politique.

La crise survient sur fond de chute depuis 2014 des cours du pétrole qui frappe de plein fouet l’économie, dont 95 % des devises proviennent de l’exportation de l’or noir.

« Observateurs internationaux »

Samedi, cinq anciens présidents latino-américains sont arrivés à Caracas pour assister à la consultation de l’opposition en tant qu’« observateurs internationaux ».

À son arrivée, le Mexicain Vicente Fox a jugé que la consultation de l’opposition marquait le début « du chemin vers la fin » du gouvernement Maduro, qui « doit comprendre que personne n’en veut et qu’il ne peut pas continuer à détruire l’économie » du Venezuela.

M. Fox est accompagné des anciens présidents colombien Andres Pastrana, costariciens Laura Chinchilla et Miguel Angel Rodriguez et bolivien Jorge Quiroga.

Pour la MUD, la consultation populaire sera le « détonateur » de la dernière phase de la mobilisation qui vise à forcer Nicolas Maduro à quitter le pouvoir.

Ces dernières semaines, le camp gouvernemental a laissé entrevoir des fêlures, avec les prises de position critiques de la procureure générale Luisa Ortega, une chaviste entrée en dissidence et menacée d’un procès qui pourrait conduire à sa destitution.

Mme Ortega n’a toujours pas annoncé si elle allait voter.

AFP

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