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Venezuela: Pence au Conseil de sécurité de l’ONU pour pousser à un départ de Maduro

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Venezuela: Pence au Conseil de sécurité de l’ONU pour pousser à un départ de Maduro

Le vice-président américain Mike Pence était attendu mercredi au Conseil de sécurité de l’ONU pour une nouvelle réunion sur le Venezuela demandée par les Etats-Unis pour pousser au départ Nicolas Maduro, qui conserve le soutien de la Russie et de la Chine.

La réunion, à laquelle devait également participer le chef de la diplomatie vénézuélienne Jorge Arreaza, doit être consacrée à l’aide humanitaire alors que, selon l’ONU, sept millions de personnes –près du quart de la population vénézuélienne– manquent de nourriture et de soins médicaux.

Plusieurs diplomates ont fait part de leurs craintes qu’elle ne ne dérive sur l’affrontement politique que se livrent depuis des mois le président vénézuélien Nicolas Maduro et son opposant Juan Guaido, reconnu comme président par intérim par une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis, une partie de l’Europe et une trentaine de pays d’Amérique latine.

La capitale Caracas et une grande partie du Venezuela ont été à nouveau plongées dans le noir dans la nuit de mardi à mercredi en raison d’une nouvelle panne d’électricité. Nicolas Maduro, qui bénéficie lui aussi de l’appui d’une cinquantaine de pays, attribue ces pannes à des “attaques électromagnétiques, cybernétiques et physiques”.

Depuis le 7 mars et une panne géante qui avait laissé presque tout le pays dans l’obscurité pendant cinq jours, les coupures d’électricité ont été sporadiques au Venezuela, affectant notamment les services de distribution d’eau, les transports et les réseaux de téléphone et internet.

Depuis janvier, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est montré incapable de s’entendre sur une ligne commune à l’égard du Venezuela. Chaque mois ou presque, les Etats-Unis y envoient des responsables pour tenter de rassembler davantage de soutiens à Juan Guaido.

En janvier, le secrétaire d’Etat Mike Pompeo avait fait le déplacement, suivi en février de l’envoyé spécial américain Elliott Abrams. Ce mercredi, “c’est Mike Pence, la prochaine fois ce sera Donald Trump?”, ironise un diplomate sous couvert d’anonymat.

– Divisions internationales –

Fin février, deux projets de résolution concurrents avaient été rejetés par le Conseil de sécurité, illustrant la profonde division de la communauté internationale.

L’un, rédigé par les Etats-Unis, réclamait des élections présidentielles “libres, justes et crédibles”. Il a fait l’objet d’un rare double veto russo-chinois et d’un vote contre de l’Afrique du Sud.

L’autre, proposé par la Russie pour dénoncer “les menaces de recourir à la force” brandies régulièrement par Washington, n’avait recueilli que le soutien de quatre pays (Russie, Chine, Afrique du Sud, Guinée équatoriale).

Au Venezuela, Juan Guaido a appelé le pays à manifester à nouveau ce mercredi à l’occasion d’une “Opération Liberté” contre le régime du président Maduro.

M. Maduro a rendu les sanctions américaines responsables des problèmes économiques de son pays, mais son opposant estime que c’est l’incurie du gouvernement et la corruption en son sein qui sont à blâmer.

La crise a poussé, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), 3,4 millions de Vénézuéliens à quitter le pays pour une quinzaine d’Etats de la région. Ces migrants ou réfugiés ont fui pour des problèmes de sous-alimentation, à la recherche de médicaments pour des maladies chroniques ou en raison de la violence et de l’insécurité, relève le HCR.

Mardi, le représentant de Juan Guaido et huit pays d’Amérique latine, réunis à Quito, en Equateur, ont sollicité davantage de fonds internationaux pour faire face à l’afflux des réfugiés.

Selon l’ONU, le nombre de migrants vénézuéliens devrait atteindre 5,3 millions à la fin 2019. Environ 5.000 Vénézuéliens migrent chaque jour, a précisé l’envoyé spécial de l’ONU pour les réfugiés et migrants du Venezuela, Eduardo Stein.