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Venezuela: trois partisans de Maduro expliquent leur vote

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Venezuela: trois partisans de Maduro expliquent leur vote

S’ils ont soutenu le gouvernement socialiste lors des élections régionales au Venezuela dimanche, c’est pour conforter une “révolution” qui “aime les pauvres”, témoignent José, Cristobal et Eddie, trois fidèles du président Nicolas Maduro.

Alors que le pays est en plein naufrage économique, ces habitants de Petare, la plus grande favela du Venezuela, n’ont pas hésité à donner une fois de plus leur voix au parti au pouvoir dans leur Etat, celui de Miranda, gouverné pendant neuf ans par l’opposant Henrique Capriles, ex-candidat à la présidentielle.

Et malgré les sondages qui annonçaient l’opposition gagnante, c’est effectivement le camp du président Maduro qui a raflé la mise, remportant 18 des 23 régions au terme d’un scrutin critiqué par ses adversaires dénonçant des irrégularités.

Cette victoire peut surprendre, dans ce pays secoué au printemps par une vague de manifestations qui a exigé, quatre mois durant, le départ du chef de l’Etat, héritier du défunt Hugo Chavez (1999-2013).

– ‘Nous avons faim, mais nous résistons’ –

José Yañez, 72 ans, vit avec sa soeur aînée dans une modeste bicoque au toit de zinc. Retraité, il travaille comme vigile pour affronter l’inflation galopante, attendue cette année à plus de 650% par le FMI.

Au total, il gagne l’équivalent de 200 dollars au taux officiel – seulement 24 dollars au taux du marché noir. “On survit en résistant”, dit-il sobrement, mais “ce n’est pas la faute de Maduro si le kilo de sucre coûte 27.000 bolivars” (huit dollars au taux officiel, un dollar selon celui du marché noir).

Pour lui, le coupable de ce marasme, c’est l’opposition, “complice d’une guerre économique” en accaparant les produits de première nécessité pour provoquer pénuries et spéculation.

A l’inverse, le chavisme l’a séduit par ses programmes sociaux: “Dans quel pays au monde un gouvernement fait-il construire 1,8 million de maisons pour les gens les plus pauvres?”.

Alors, “nous avons faim, parfois nous ne faisons qu’un repas par jour, mais nous continuons de résister car le bonhomme (Chavez, ndlr) a su donner de l’amour, et les pauvres le reconnaissent”, assure-t-il. “Je resterai chaviste jusqu’à ma mort”.

– ‘S’ils gagnent, ils nous tuent’ –

Les yeux bleus de Cristobal Ramirez contrastent avec son t-shirt rouge à l’effigie de Maduro. Il écoute le président sur un téléviseur accroché au mur noirci de son atelier de mécanique.

“Pendant qu’eux (l’opposition, ndlr) nous cachent la nourriture, le gouvernement nous tend la main avec des aliments”, affirme cet homme de 67 ans, assurant ne pas avoir voté pour le camp présidentiel en remerciement de quelconque “bénéfice” hormis, “parfois”, des cartons de nourriture à prix subventionnés.

“Notre espoir, c’est que le pays se développe en harmonie, en paix, sans personnes violentes”, dit-il en référence aux 125 morts de la vague de manifestations du printemps.

Cristobal a bien pensé un jour voter pour l’opposition, mais il a vite changé d’avis: “Je ne les ai jamais entendus parler aux pauvres. S’ils nous traitent déjà mal sans être au gouvernement, s’ils gagnent ils vont tous nous tuer”.

– La ‘révolution des pauvres’ –

La façade de la maison d’Eddie Mesa, 55 ans, dirigeant d’une association de quartier, annonce la couleur: y est accrochée une affiche du gouverneur élu dans l’Etat du Miranda, socialiste.

Eddie soutient la “révolution” car il est convaincu que les chavistes “aiment les pauvres” grâce aux programmes sociaux et aux subventions.

Il vit avec sa femme, ses deux filles de 27 et 35 ans, ses trois petits-enfants âgés de cinq, sept et 14 ans. Et pourtant, “nous n’avons pas faim, grâce à Dieu”, affirme-t-il.

“S’il faut donner sa vie pour la révolution nous la donnons, car nous voyons qu’elle aide le peuple”, assure Eddie. “C’est une révolution qui aime les pauvres”.

Il se dit lui aussi très remonté contre l’opposition qui, selon lui, a provoqué les sanctions étrangères ayant aggravé la crise.

“Il y a une guerre économique provoquée et un embargo des Etats-Unis. Ils (l’opposition, ndlr) voulaient une explosion sociale, mais le peuple patient, taiseux, a donné un vote de punition”.

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