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Violences gynécologiques et obstétricales : un rapport officiel tire la sonnette d’alarme

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Violences gynécologiques et obstétricales : un rapport officiel tire la sonnette d’alarme

Un récent rapport du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) braque les projecteurs sur l’ampleur des violences gynécologiques et obstétricales en France.

Souvenez-vous : en novembre 2014, le hashtag #PayeTonUtérus faisait son apparition sur Twitter. En l’espace de 24 heures seulement, 7000 témoignages de femmes victimes de violences gynécologiques et/ou obstétricales ont été recueillis : injonctions sur le poids ou la sexualité, sur la volonté (ou non) d’avoir un enfant, examens vaginaux brutaux, actes pratiqués sans consentement, voire violences sexuelles…

Devant l’ampleur du phénomène, Marlène Schiappa, Secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a commandé un rapport spécial auprès du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE). Celui-ci a rendu ses conclusions ce vendredi 29 juin 2018.

Primo, qu’est-ce qu’une violence gynécologique ou obstétricale ? Le HCE propose la définition suivante : il s’agit de « gestes, propos, pratiques et comportements exercés ou omis par un.e ou plusieurs membres du personnel soignant sur une patiente au cours du suivi gynécologique et obstétrical (…). Ils peuvent prendre des formes très diverses, des plus anodines en apparence aux plus graves et sont le fait de soignant.e.s – de toutes spécialités – femmes et hommes, qui n’ont pas nécessairement l’intention d’être maltraitant.e.s. ».

6 % des femmes ne sont pas satisfaites du suivi de leur grossesse

Les chiffres font froid dans le dos : d’après ce rapport, 1 femme sur 2 ayant subi une épisiotomie durant son accouchement déplore un manque (ou l’absence totale !) d’explications. Par ailleurs, 6 % des femmes se déclarent « pas du tout » ou « plutôt pas » satisfaites du suivi de leur grossesse ou de leur accouchement – ce qui représente environ 50 000 femmes pour l’année 2016. Enfin, 3,4 % des plaintes déposées auprès de l’Ordre des médecins en 2016 concernent des agressions sexuelles et des viols commis par des médecins…

Comment réagir ? Le HCE propose 3 pistes : primo, ne plus se voiler la face et reconnaître l’ampleur des actes sexistes dans le suivi gynécologique et obstétrical. Deuzio, prévenir ces actes sexistes en inscrivant leur interdiction dans le code de déontologie médicale. Tertio, faciliter les procédures de signalement et condamner sans détour les pratiques sanctionnées par la loi. À quand une évolution des mentalités ?

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