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Virus : le G7 déterminé face à une “crise sanitaire mondiale majeure”

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Virus : le G7 déterminé face à une “crise sanitaire mondiale majeure”

Les dirigeants du G7 ont dit lundi vouloir apporter “une réponse forte” face à la propagation du nouveau coronavirus que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifiée de “crise sanitaire mondiale majeure” et qui a désormais fait plus de malades et de morts hors de Chine.

“La pandémie de Covid-19 est une tragédie humaine et une crise sanitaire internationale, qui fait également peser des risques majeurs sur l’économie mondiale”, ont déclaré les responsables du groupe de sept pays industrialisés dans un communiqué diffusé à l’issue d’un sommet extraordinaire par visioconférence.

“Nous coordonnerons nos efforts pour retarder la propagation du virus, y compris par des mesures appropriées de gestion des frontières”, ont-ils ajouté, à un moment où le monde entier se barricade face à la pandémie et où l’OMS appelle à “tester chaque cas suspect”.

Les Européens préparaient de leur côté des mesures concertées face à une pandémie qui a d’ores et déjà fait périr plus de 7.000 personnes dans le monde, notamment en Europe où l’explosion du nombre des malades pousse les Etats à confiner leurs populations et à s’isoler toujours plus en fermant leurs frontières, mettant à mal le principe de libre circulation.

Derniers exemples en date, l’Allemagne, où des contrôles aux frontières sont entrés en vigueur et dont les habitants sont appelés à “rester à la maison” et à renoncer aux vacances, l’Espagne, qui ferme ses frontières terrestres, et la Suisse qui a décrété l’état d’urgence, interdisant pratiquement “toutes les manifestations publiques et privées”, le Portugal enregistrant quant à lui son premier décès dû au Covid-19.

Et le gouvernement britannique demande d’éviter tout contact et déplacement “non essentiel”.

A des milliers de kilomètres de là, le gouverneur de l’Etat américain du New Jersey, voisin de New York, a annoncé lundi un couvre-feu concernant tous les commerces et déplacements non essentiels, la première mesure de ce type au niveau d’un Etat, et le Canada bannit l’entrée d’étrangers sur son territoire, exhortant par ailleurs à ne pas quitter son domicile.

Côté européen, des mesures seront bientôt “finalisées” sur les frontières extérieures de l’Union européenne, a fait savoir Paris.

Le président Emmanuel Macron, qui doit s’exprimer lundi soir, a appelé à “intensifier la coordination européenne”, le Premier ministre italien Giuseppe Conte, dont le pays est le plus sévèrement frappé en Europe, appelant à “une coordination européenne” dans la santé et l’économie.

La Commission européenne a d’ailleurs proposé d’interdire les voyages “non essentiels” vers l’UE, avec des dérogations, pour une période initiale de 30 jours.

Mardi se déroulera une réunion extraordinaire des 27 dirigeants de l’Union européenne.

– Les lieux saints, les plages, etc. –

Les restrictions aux frontières s’ajoutent à une cascade de mesures prises dans les différents pays. Ecoles et universités, restaurants, bars, discothèques, cinémas, sont désormais fermés un peu partout, y compris les pubs en Irlande et les maisons closes aux Pays-Bas.

Sans parler de quatre importants lieux saints en Iran, dont le sanctuaire de Machhad, du Taj Mahal en Inde, des mosquées au Maroc, de la suspension des prières collectives en Turquie, les habitants de Rio étant pour leur part appelés à quitter les plages.

Le monde du sport est à l’arrêt ou à huis clos, les musées restent clos et les annulations d’événements culturels se multiplient.

La ville de Moscou a annoncé la fermeture à compter du 21 mars de toutes les écoles et va limiter drastiquement dès mardi toute activité publique de loisir en raison de la pandémie de coronavirus.

– Lundi noir sur les marchés –

Les marchés boursiers reflétaient cette humeur, avec un lundi noir malgré l’offensive des banques centrales.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a brutalement abaissé dimanche ses taux d’intérêt à zéro et participé à coups de centaines de milliards de dollars à une action mondiale concertée avec d’autres banques centrales -celles du Japon, du Royaume-Uni, du Canada, de Suisse- pour approvisionner le monde en liquidités. Elle a procédé à une deuxième opération lundi (500 milliards).

Des annonces qui n’ont pas suffi à rassurer les marchés, tétanisés par les craintes d’une récession mondiale face à une pandémie qui semble ralentir dans son berceau asiatique mais se propage sur les autres continents.

Les Bourses européennes ont clos leur séance lundi en forte baisse (de 5,31% à Francfort, de 4,71% à Londres) et celle de New York poursuivait sa dégringolade après la reprise des échanges, interrompus peu après l’ouverture. Son indice vedette, le Dow Jones s’effondrait vers 14H00 GMT de 9,51%.

Plusieurs grandes compagnies aériennes ont fortement réduit la voilure.

La compagnie allemande Lufthansa va ainsi supprimer “jusqu’à 90%” de ses capacités de vols long courriers, ses consoeurs américaines vont réclamer 50 milliards de dollars d’aide.

Dans le monde entier, le nombre des cas de Covid-19 recensés officiellement s’établissait lundi à 17H00 GMT à plus de 175.000 cas, selon un bilan établi par l’AFP.

La maladie a fait périr plus de 7.000 personnes, dont 2.158 en Italie, le nombre des contaminations explosant en Europe.

Il y a désormais plus de décès recensés ailleurs dans le monde qu’en Chine continentale (3.213), point de départ en décembre de la pandémie et pays le plus touché.

L’Italie, où l’on compte environ 28.0000 cas, n’a pas “encore atteint le pic” de contagion, a averti son Premier ministre.

Deuxième pays le plus touché d’Europe, l’Espagne (9.191 cas dont 309 morts) a enregistré près de 1.500 nouveaux cas en 24 heures et le gouvernement a prévenu que le confinement de la population risquait de durer.

En France (127 morts et 5.423 cas avec plus de 400 personnes hospitalisées en état grave), la situation “est très inquiétante” et “se détériore très vite”, selon les autorités.

Le Chili a emboîté le pas lundi à nombre d’autres pays qui ont annoncé dimanche la fermeture totale ou partielle de leurs frontières.

Aux Etats-Unis, où le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a accusé lundi la Chine de “semer la désinformation et des rumeurs abracadabrantes” sur l’origine du coronavirus, un premier essai clinique est en cours pour un vaccin.

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