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Virus: Paris rouvre ses terrasses de café, la pandémie génère des “pertes abyssales”

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Virus: Paris rouvre ses terrasses de café, la pandémie génère des “pertes abyssales”

Pour un expresso matinal ou un apéritif au soleil, les Parisiens ont retrouvé mardi les terrasses de leurs cafés, nouvelle petite avancée face à la pandémie de coronavirus, qui inflige des “pertes abyssales” à l’économie mondiale.

“Pour moi, le petit café en terrasse, c’est une institution parisienne”, a confié à l’AFP Valérie Maniglier en dégustant une tasse dans le quartier de Montmartre toujours vidé de ses touristes étrangers.

Durement touchée par l’épidémie de Covid-19 qui y a fait 28.940 morts selon la Direction générale de la santé et devrait saper son économie, la France a savouré une nouvelle phase de déconfinement après deux mois et demi de restrictions drastiques.

A Paris et dans sa région, zone la plus touchée, seules les terrasses peuvent accueillir la clientèle mais, dans le reste du pays, bars et restaurants ont pu rouvrir leurs salles, à condition de respecter les consignes de distanciation.

“La réouverture des cafés, hôtels et restaurants signe le retour des jours heureux!”, a salué le président français Emmanuel Macron sur Twitter.

Collèges, lycées et petites salles de spectacle ont aussi rouvert dans la majeure partie du pays et l’interdiction de se déplacer à plus de cent kilomètres de son domicile a été levée.

Ce quasi-retour à la normale est survenu au lendemain de la levée de nombreuses restrictions en Europe avec, notamment, la réouverture, entourée de précautions, de hauts lieux touristiques comme le musée Guggenheim de Bilbao (Espagne), le Grand Bazar d’Istanbul ou encore le Colisée à Rome.

La crise épidémique en Italie “n’est pas terminée”, a toutefois prévenu le président italien Sergio Mattarella. Avec près de 33.000 morts, l’Italie est le deuxième pays le plus endeuillé d’Europe, derrière le Royaume-Uni, où le bilan pourrait dépasser les 48.000 victimes.

En revanche, pour la deuxième journée consécutive, l’Espagne n’a pas fait état de décès lié au Covid-19 mardi.

– Pire récession –

A l’échelle mondiale, la pandémie a fait plus de 375.000 morts et contaminé au moins 6,27 millions de personnes, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles mardi à 11H00 GMT.

Egalement en proie à des émeutes raciales, les Etats-Unis restent le pays le plus durement frappé avec plus de 105.000 morts.

Dans un entretien avec l’AFP, le président de la Banque mondiale, David Malpass, a constaté que l’économie planétaire était confrontée à des “pertes abyssales” à cause de la pandémie.

Son effet est, selon lui, bien supérieur aux 5.000 milliards de dollars de richesses détruites évoqués lors d’une première estimation.

“Les pays doivent faire face à la pire récession depuis la Seconde guerre mondiale”, a-t-il dit. “Cela devrait forcer beaucoup de gens à s’inquiéter des conséquences pour les pauvres, les plus vulnérables au sein de ces économies, pour les enfants, les soignants, tous confrontés à des défis sans précédent”.

En France, le Produit intérieur brut (PIB) va subir cette année une chute historique de 11%, a prévenu le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire.

– Rio surfe –

Pendant que les pays européens progressent sur le chemin de la normalisation, toujours inquiets d’une possible deuxième vague, la pandémie continue de se propager en Amérique latine.

En Bolivie, les élections générales initialement prévues le 3 mai ont été reportées au 6 septembre à cause du virus, a annoncé l’autorité électorale. Et au Nicaragua, les médecins ont appelé à un confinement volontaire face au “déni” des autorités.

Quatre pays du continent (Brésil, Pérou, Chili, Mexique) figurent parmi les dix ayant recensé le plus grand nombre de nouveaux cas de Covid-19 en 24 heures, a indiqué lundi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Au Brésil, géant de 210 millions d’habitants où le bilan frôle les 30.000 morts, les mesures de confinement ou, au contraire, de déconfinement sont prises en ordre dispersé selon les Etats ou les villes.

Alors que le président brésilien Jair Bolsonaro appelle régulièrement à la fin des restrictions pour préserver l’économie et l’emploi, Rio de Janeiro a appliqué mardi les premières mesures d’un plan de retour progressif à l’activité.

Les cérémonies religieuses peuvent reprendre et les sports nautiques individuels, comme le surf ou la natation, sont à nouveau autorisés sur les plages de la “Ville merveilleuse”. Mais pas question de rester sur le sable.

“Cela faisait 70 jours que je n’avais pas plongé dans l’eau salée, ça me manquait vraiment”, a confié César Calmon, retraité venu faire du surf à Arpoador, un des spots les plus prisés de la plage iconique d’Ipanema.

Au Pérou, le système de santé est au bord de l’effondrement. “Certains hôpitaux demandent (aux familles des patients) d’apporter leur propre oxygène, parce que malheureusement il n’y en a pas assez pour tous les malades”, a témoigné le doyen du conseil de l’Ordre des médecins de Lima, Juan Astuvilca.

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