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Virus: Pékin serre la vis aux arrivées, le laxisme occidental dans le viseur

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Virus: Pékin serre la vis aux arrivées, le laxisme occidental dans le viseur

Pékin a renforcé lundi les mesures de quarantaine visant les personnes en provenance de l’étranger, alors que sur les réseaux sociaux montait la colère contre le laxisme présumé des Occidentaux face au coronavirus.

Après avoir assuré la semaine dernière qu’elle avait “pratiquement endigué” le virus, la Chine, où l’épidémie est apparue à la fin de l’an dernier, voit désormais le nombre de cas importés dépasser celui des contaminations d’origine locale.

En conséquence, la municipalité de Pékin impose depuis lundi une quarantaine de 14 jours dans un lieu ad hoc aux personnes qui arrivent dans la capitale. Jusqu’à présent une simple quarantaine à domicile leur était imposée.

A leur arrivée à l’aéroport de Pékin, les passagers internationaux sont ainsi transférés en autocar vers un gigantesque parc d’expositions transformé en centre d’examen médical, avant d’être répartis dans des hôtels de quarantaine qu’ils devront régler à leurs frais.

– Des “cas particuliers” –

Jacob Gunter, un Américain expatrié à Pékin, a raconté avoir mis plus de six heures lundi entre sa descente d’avion et son arrivée à l’hôtel où il va devoir rester deux semaines.

Le passage au parc d’expositions “était de loin la partie la plus chaotique” de son “odyssée”, même si la grande majorité des passagers ont fait preuve de “patience”.

Une équipe de l’AFP a vu lundi des agents en uniforme et d’autres en combinaison de protection intégrale en train de monter la garde devant le centre, où attendaient des ambulances.

Seules les personnes relevant d’un “cas particulier” sont désormais autorisées à faire leur quarantaine chez elles, selon la mairie de Pékin.

C’est le cas des plus de 70 ans, des femmes enceintes, des personnes souffrant de maladies chroniques, des mineurs isolés, ou encore des personnes qui vivent seules à Pékin.

Depuis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a prononcé mercredi le mot de “pandémie”, quelque 20.000 personnes, dont 10% d’étrangers, sont arrivées chaque jour en Chine, selon un responsable des services d’immigration.

Affolés par la progression de la contagion dans le reste du monde, de nombreux Chinois ont pu faire le choix de rentrer au pays.

– Trump contesté –

Le ministère de la Santé a annoncé lundi 12 cas de contamination importée, contre seulement quatre cas indigènes. Le pays compte désormais 123 porteurs du virus contaminés en dehors de Chine, sur un total de plus de 80.000 cas.

Dans ce contexte, les internautes chinois rendent l’Europe et les Etats-Unis responsables de la progression rapide de l’épidémie sur leur sol.

Beaucoup disent souhaiter que le président américain Donald Trump soit à son tour contaminé et d’autres réclament des contrôles “stricts” pour empêcher les cas importés de recontaminer la Chine.

“On ne peut pas laisser gaspiller tous nos efforts”, déclare un utilisateur du réseau social Weibo.

Un mot-dièse vu 820 millions de fois condamne le concept “d’immunité collective”, évoqué par des experts au Royaume-Uni et en France, qui consisterait à laisser le virus se répandre lentement dans la population.

Le régime communiste défend l’approche radicale qu’il a adoptée fin janvier en plaçant de facto en quarantaine la quasi-totalité de la province du Hubei (centre), berceau du nouveau coronavirus, coupant du monde plus de 50 millions d’habitants.

Mais Pékin a été critiqué pour la lenteur de sa réaction lors de l’apparition du virus, des médecins ayant même été interrogés par la police fin décembre pour avoir donné l’alerte.

Signe d’un retour très progressif à la normale, quatre villes du Hubei ont affrété des autocars pour permettre à 1.600 travailleurs migrants de regagner leur usine à l’extérieur de la province.

Le bilan des victimes s’élève à présent à 3.213 morts dans tout le pays, après l’annonce lundi matin de 14 décès au cours des dernières 24 heures.

Moins de 10.000 personnes sont désormais encore considérées comme contaminées dans le pays, un chiffre à mettre en rapport avec le total de 24.747 cas annoncés dimanche dans la seule Italie, Etat désormais le plus touché après la Chine.

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